Jean-Luc Godard : l'opacité de l'existence (1/5)

Portrait de Jean-Luc Godard à Paris en 1983.
Portrait de Jean-Luc Godard à Paris en 1983. ©AFP - Roveri/MP/Leemage
Portrait de Jean-Luc Godard à Paris en 1983. ©AFP - Roveri/MP/Leemage
Portrait de Jean-Luc Godard à Paris en 1983. ©AFP - Roveri/MP/Leemage
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Jean-Luc Godard est au micro de Laure Adler pour une série exceptionnelle de cinq entretiens enregistrés à Rolle en 2011. Au cours des trois premiers entretiens, il revient sur les questionnements essentiels qui fondent son oeuvre.

Avec

1er épisode : Jean Luc Godard évoque son prochain film "Adieu au langage" et revient sur les origines de son cinéma.

Jean-Luc Godard invité dans « Hors Champs » le 12/09/2011. 1/3

44 min

Lévi-Strauss a écrit un bouquin qui s'appelle La pensée sauvage mais il n'a pas fait de film, il n'a fait qu'écrire. L'écriture est déjà une forme... où il y a une perte de quelque chose. Alors les grands écrivains cherchent ça, mais la littérature est très privée d'action.

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Jean Luc Godard nous a reçus à Rolle à la fin du printemps dernier alors qu'il était en train de terminer la préparation de son prochain long-métrage. Je lui avais proposé d'inviter qui il voulait. Il a choisi Jacques Baynac, historien, auteur d'un récent et monumental livre consacré à Jean Moulin. Les deux hommes se connaissent depuis la guerre d'Algérie et partagent la même passion pour la seconde Guerre Mondiale.

Au cours des deux premières émissions Jean-Luc Godard évoque les débuts de la Nouvelle Vague, son amitié envers François Truffaut, ses premiers films et sa période militante au moment de mai 68. Jeudi et vendredi, il s'entretient avec Jacques Baynac qu'il interroge sur la coordination, la cartographie de la résistance, tout en parlant de sa propre enfance, ballotté qu'il fut entre la Suisse et la France sans bien comprendre les enjeux.

D'où le titre de cette émission : « Jean-Luc Godard : l'opacité de l'existence ». J'ai eu l'impression, au cours de cette journée passée avec lui à Rolle où il fut, contrairement aux clichés en cours d'une exquise courtoisie, acceptant de répondre aux questions qui fâchent (sur les accusations notamment d'antisémitisme), même s'il digressait quelquefois. J'avais le sentiment d'une personne en recherche de ses origines, qui questionnait tout : le réel qui l'environne, la signification d'une image à la télé ou sur le mur de sa petite maison, la publicité dans un journal ainsi que, bien sûr, en trame permanente et souterraine, l'interrogation sur le devenir du cinéma.

A écouter le deuxième volet de la série "Jean-Luc Godard : l'opacité de l'existence"

A écouter le troisième volet de la série "Jean-Luc Godard : l'opacité de l'existence"

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