Marie-Jo Chombart de Lauwe : la Résistance depuis la côte Atlantique : épisode 1/5 du podcast Camps de concentration : paroles d'anciens déportés

Marie José Chombart de Lauwe, résistante et déportée, a rencontré des lycéens.
Marie José Chombart de Lauwe, résistante et déportée, a rencontré des lycéens. ©Maxppp - OLIVIER BLIN
Marie José Chombart de Lauwe, résistante et déportée, a rencontré des lycéens. ©Maxppp - OLIVIER BLIN
Marie José Chombart de Lauwe, résistante et déportée, a rencontré des lycéens. ©Maxppp - OLIVIER BLIN
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Alors qu'elle était encore étudiante, Marie-Jo Chombart de Lauwe à intégré la Résistance qui n'en portait pas encore le nom. Elle raconte sa lutte contre l'occupation allemande, depuis les côtes Atlantiques, avant d'être déportée au camp de Ravensbrück en juillet 1943.

Avec
  • Marie-Jo Chombart de Lauwe rescapée du camp de Ravensbrück, résistante et sociologue.

Marie-Jo Chombart de Lauwe vivait en Bretagne sur l'Île-de-Bréhat lorsque l’armée allemande à commencé à occuper le territoire. À l’âge de 16 ans, alors qu’elle étudie à Tréguier en vue de passer son baccalauréat, les troupes allemandes déferlent sur la France, c’est le début de la résistance. Elle commence à comprendre que des mouvements de lutte s’agrègent et décide d’en faire partie. Il est encore trop tôt pour parler de "résistance" dit-elle, "la Résistance ne s’appelle pas encore ainsi, c’est le début de l’étouffement par une armée d’occupation. Ça ne s’appelle pas encore Résistance, ça s’appelle 'insupportable occupation par une armée pesante'".

La première chose que Marie-Jo Chombart de Lauwe ressent en tant que jeune fille, est ce sentiment insupportable que fait peser l’occupation "il y a des affiches d’interdiction sur les murs, dans la rue, il faut descendre du trottoir quand l’armée passe, se souvient-elle, c’est ce qui est insupportable, mais on ne sait pas qu’il y a une possibilité de résister." Cet étouffement conduit à une volonté irrépressible d’agir, "nous étions tout un groupe de gens qui cherchaient à faire quelque chose. Quand les gens partaient vers l’Angleterre, on leur donnait une lettre, pour De Gaulle, disant 'envoyez nous quelqu’un qu’on puisse faire quelque chose'".

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Marie José Chombart de Lauwe
Marie José Chombart de Lauwe
© Radio France - LA

Plus tard, elle entreprend des études de médecine à Rennes et intègre un mouvement de résistance relié aux habitants restés sur la côte et chargé des évasions vers l’Angleterre. Sous prétexte de rendre visite à ses parents, elle obtient un laissez-passer lui permettant de transporter des documents utiles à la lutte. "J’avais 18 ans l’air naïf, et je ramenais ces documents au mouvement de résistance. La peur était avec nous, c’était le quotidien […] on n'était pas naïfs, on savait ce qu’on risquait."

En novembre 1941 un important groupe de résistance - Évasion - est arrêté sur la côte, coupant les liaisons avec le groupe dont Marie-Jo fait partie, "mais on veut continuer la résistance, on recherche une nouvelle liaison". Mais le 22 mai 1942, alors qu’elle se trouve dans sa chambre d’étudiante, la police allemande vient frapper à sa porte, "Mademoiselle, vous êtes arrêtée" se souvient-elle.

Le Journal de l'histoire
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