Mat Jacob n’est pas seulement un photographe. Il est aussi, à sa manière, un reporter, un plasticien, un intellectuel, un poète… Co-fondateur du Collectif de photographes « Tendance Floue », il publie « Chiapas », sur la révolte zapatiste au Mexique.
- Mat Jacob photographe
Ses premières photos ? « La question est vaste, la première photo… Ce qui m’a réellement choqué, quand j’étais gamin, c’était la capacité de la photographie à arrêter la vie, à arrêter le mouvement et qu’on puisse ensuite penser le mouvement, l’observer, le réfléchir. (…) La photographie m’a totalement subjugué, et petit à petit, je me suis mis à la pratiquer. Mon père m’a mis un appareil photo dans les mains, comme c’est souvent le cas, et je me suis mis à fabriquer des objets dont le mouvement était arrêté. »
A l’heure d’Instagram, de Facebook, la photographie se banalise. Pourtant, Mat Jacob ne voit pas cette évolution d’un mauvais œil: « Je pense que les artistes et les travaux de qualité se multiplient. Par contre, effectivement, ce dont vous parlez, ce sont les balbutiements de la photographie… on maîtrise la technologie mais on ne maîtrise pas la grammaire, on ne maîtrise pas le langage. Je pense que, (…) sur le net, dans nos téléphones portables, on appauvrit le langage, mais ce n’est pas grave. Je pense qu’on est sur une autre quête, on a besoin de parler de nos proches, on a besoin de parler de ce qu’on a vécu. »
Structuré par des codes, le huitième art s’imposerait, selon Mat Jacob, comme un langage, un dialecte, qui n’aurait pas encore atteint l’âge adulte. « Il faut rappeler que la photographie que l’on pratique aujourd’hui, de type documentaire, a un siècle et demi. (…) Et que le langage – combien de centaines de milliers d’années a le langage ? »
« On est à cheval entre deux siècles, entre deux millénaires, entre deux technologies, entre, peut être aussi, deux économies ; parce que quand on a commencé, il y a vingt-cinq ans, on était, on va dire à la fin de la grande époque du photojournalisme et de la photographie documentaire et on était aux balbutiements, je crois, de l’usage de la photographie dans l’art plastique et de la photographie contemporaine. (…) Mais il y a une dynamique qui est entrain de se mettre en place. (…) Il y a de plus en plus de photographes parce que je pense que ça participe justement de cette fascination pour la photographie. »…
A voir: l'exposition "Chiapas - Insurrection Zapatiste au Mexique" dans la Galerie "Fait et Cause" , rue Quicampoix Paris 4e, du 9 mars au 30 avril 2016.
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