- Siri Hustvedt écrivaine et essayiste
**Laure Adler s'entretient avec la romancière Siri Hustvedt **
« J’étais une enfant hypersensible » Son intérêt pour la phénoménologie, les neurosciences remonte à ce constat que son système nerveux n’était pas « accordé » comme celui des autres. Elle évoque ses parents, son éveil à la littérature… Grâce à sa mère, elle découvre les lettres anglaises , qui la marquent énormément. « Je me suis dit qu’étant donné le retentissement qu’un livre peut avoir sur un être humain, je voulais être écrivain ». Elle nous parle de son mari, l’écrivain Paul Auster, qu'elle inspira comme personnage dans certains de ses romans s’exprime sur son choix de publier à la fois des romans ** et des essais … « La forme de l’essai personnel est devenue une forme libre et intéressante pour moi ». * Pour elle : « l’art c’est la vie ». « Mon activité consiste à redonner aux émotions leurs lettres de noblesse (…) Les émotions nous guident en avant… » * Son œuvre trouve aussi sa source dans sa propre expérience, parfois douloureuse, comme dans le livre « La femme qui tremble » , basé sur ses crises de tremblement. « Je rentre très fortement dans l’expérience à la première personne et j’arrive à prendre du recul (…) Nous ne sommes pas limités à une perspective intérieure, **l’imagination ** dont nous disposons nous permet de nous déplacer… » * Là se trouve l’origine de la possibilité pour l’homme de créer de la fiction. L’entretien se poursuit sur la mémoire, les chocs, les flashbacks… « Un monde flamboyant », dernier ouvrage en date, est un « roman choral » ,où l’on retrouve son obsession pour l'idée d'« envisager une même problématique mais par des prismes, des points de vue différents * ». Centré sur le personnage d’Harriet , « Un monde flamboyant »se lit à plusieurs niveaux; le féminisme, l’affranchissement des identités sexuelles , l’art contemporain, les masques … « Nous sommes dans un état de fluidité, et les identités s’établissent par rapport aux autres… » Les thèmes de l’érotisme, du théâtre grec antique, de la mort, de la sorcière, du monstre, traversent également ce roman « hanté » par John Mitchell, Louise Bourgeois ** ou Niki de Saint Phalle** ... « On se souvient des œuvres d’art parce qu’elles provoquent une impression émotionnelle profonde (…) L’indifférence est la voie la plus rapide vers l’amnésie »

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