Au Centre d'accueil pour migrants d'Ivry-sur-Seine : un possible modèle ?

Ici, pas de contrôle poussé et repoussant à l’entrée, pas de boue, pas de bousculade. On marche sur la terre ferme, une petite fille nous suit sur son vélo. Ici, c’est comme un village, toutes les professions nécessaires à une bonne prise en charge des personnes sont présentes. On circule dans des rues. Tout cela a été possible grâce à une grande volonté politique des villes d’Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne,et de Paris, et à Emmaüs Solidarité, qui en est l’association gestionnaire. C’est Ali, chef de service, qui nous fait découvrir les lieux.

Les règles de vie y sont les mêmes qu'à la ville, des événements culturels s’y tiennent, des groupes de parole aussi. Et puis il y a un vrai Pôle Santé. C’est Anna, qui y travaille, qui nous explique qu’à ce moment-là, de jeunes femmes venaient pour un dépistage, du VIH notamment. S’y trouve aussi un service de gynécologie, de psychiatrie, de pédiatrie, de médecine générale… L’idée étant de parvenir à assurer un suivi par la suite. C'est là que les difficultés peuvent se cristalliser : le suivi médical sera-t-il assuré ? prendra-t-on connaissance des dossiers ? Agira-t-on en conséquence ?

Et puis, enfin, il y a une école. On ne s'entasse pas dans les salles de cours, les dons meublent les pièces, les équipent en matériel scolaire. Les enfants jouent au foot, à la corde à sauter, derrière, dans la cour de récréation.

Ici, les gens sont de passage, ils restent quelques jours, quelques mois, en attendant que les droits se débloquent, que la situation évolue, ou simplement pour avoir un peu de répit. En moyenne, 40 personnes s'en vont, 40 arrivent, chaque semaine. La capacité d'accueil est de 400 personnes, et le centre est toujours complet.

La durée de vie du Centre d'accueil d'Ivry-sur-Seine étant programmée à 4 ans, ça laisse un peu de temps pour s’en inspirer. Ne manquent à Emmaüs que quelques bénévoles à son Pôle Santé, afin que l'équipe soit au complet.