Les Combats : épisode 3/4 du podcast EAVAN BOLAND - UNE FEMME SANS PAYS

Eavan Boland
Eavan Boland - Creative commons
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Fracturant la langue avec une sensibilité proche de la retenue d’Emily Dickinson dont elle emprunte le tiret, ou bien de la réticence d’Elizabeth Bishop, elle va ainsi sonder les profondeurs de leurs silences. "Érotiser l’Histoire".

Avec

Textes extrait d' "une femme sans pays" d'Eavan Boland édition  Castor Astral // traduction Martine De Clercq

Eavan Boland est Irlandaise, femme et poète de l’Irlande. Pourtant ce recueil paru au Castor Astral a pour titre "une femme sans pays", citation de Virginia Woolf et intitulé d’un de ces poèmes écrits entre 1967 et 2014.

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Née en 1944 à Dublin, Eavan Boland se situe dans la lignée des grands poètes irlandais, ceux qui ne purent faire l’économie d’une réflexion sur la violence... Le Yeats des Méditations en temps de guerre civile, le Seamus Heaney du Redressement de la poésie comme résistance à la pesanteur du réel. Elle est consciente qu’elle ne peut dépasser les conflits mais doit se contenter de les incarner. Son lieu d’élection : l’entre-deux de la banlieue. C’est là qu’elle s’est installée et a fondé une famille entre les monts de Dublin et la mer d’Irlande. Elle se sent étrangère à la fois en Angleterre et dans son propre pays... Depuis 1995, elle occupe un poste de professeur à Stanford, partageant son temps entre les États-Unis et l’Irlande.

De son maître Yeats qui élabora la théorie de l’anti-moi, elle retient que du conflit avec les autres naît la rhétorique, du conflit avec soi-même, la poésie. Eavan Boland choisit la voie marginale, à distance du pouvoir comme de l’insurrection, sondant silences et points de rupture, trouvant refuge loin des combats fratricides dans l’affirmation d’une conscience individuelle aux prises avec ses divisions internes.

Sans rien pour venir à mon aide si ce n’est la dernière et la plus fabuleuse des bêtes – la langue, la langue –qui sait comme moi qu’il est trop tard pour enregistrer la perte de toutes ces choses mais persiste, avec anxiété, de peur de partager leur sort.

Extrait de la préface de Martine de Clerq, traductrice d'Eavan Boland

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