

Les poètes sont-ils forcement sensibles au sauvage, et du loup prennent-ils tous naturellement la défense ? Echappent-ils aux constats chiffrés, aux débats d’opinion ? Pour planer, comme ceux d’hier ou ménager sa place au conte, où le loup n’est pas tendre pour l’homme ?
Ce qui fait la poésie… On croyait le savoir, s’en tenant à ce travail des formes au moins, sinon à ces oppositions tranchées et fécondes, ses tendances…. Et voilà, le Marché (de la Poésie) passé, qu’on se demande si ce n’est pas la particularité qui fait poésie. Où chacun fait son livre à lui. Rimes pas rime, allitérations, sons, proses, citations, tout fait poésie. Comment relier ces formes ? Avec Loizeau, poème chronique, mélange d’informations et de mystères, son loup nous guette de manière ironique. Est-il entre les lignes, ce loup de Loizeau ? En fait, Sophie L tient à sa réalité biologique, si l’on parle du loup, on donne des mots à sa description plutôt qu’à nos peurs, on se souvient qu’avec lui rôde un savoir, aussi présent qu’ancien, sa présence nous amène un état sauvage, ou un ensauvagement du récit peut-être, à la fois haleté et mastiqué, attentif à nos repères.

"il secoue les lambeaux ses velours sanglants / le loup / il fait comme font les loups il écorce les arbres et dépose ses sécrétions / il se dédenche / mâle et femelle confondues un rut / lyrique propre / à la célébration et à l'extase"
Sophie Loizeau, Les Loups, aux éditions Corti, 2019
Pour en savoir plus
(Note de lecture), Sophie Loizeau, Les Loups, par Yves Boudier sur Poezibao
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