

Envole-toi, victoire aux bras coupés, / Toi, l'hyperboréenne peste! Au petit Père qui dépeuple, son poète pour toujours insoumis: "Il a les doigts épais et gras comme des vers / Et des mots d'un quintal précis comme des fers." (pamphlet contre Staline)
- Jacques Bonnaffé Comédien
D’abord viennent les souvenirs du malheur. La persécution, l’exil forcé accompagnent Ossip Mandelstam de leur ombre infâme et viennent l’habiller comme un gueux. On est presque décontenancé de tomber sur un mélodiste de l’émotion, un observateur réfléchi. Les poésies choisies traversent plusieurs époques, commençant à Moscou avant la révolution d’Octobre et se terminant sous la violence génocidaire de Staline en 38. On y vient boire un amour du pays d’une teinte perdue, c’est d'un chrome triste jusqu’à l’insolence. L’autre drame invisible, c’est l’impossible traduction. Aussi abouties parfaites et fouillées soient-elles, elles nous privent d’une ivresse sonore, de roulements, de chuintantes et des éclats d’incarnation. Mandelstam se déclamait en public, la mémoire joue un rôle singulier dans son œuvre, quand il fallut la sauver des perquisitions et des traques. Nous tendons l'écoute, témoins des engouements, des vénérations, il est le plus grand. Venus Khouri Gata la poétesse d’origine libanaise vient de lui consacrer un roman «les derniers jours d’Ossip Mandelstam» Éditions Mercure de France.
Les textes sont extraits de:
-Tristia et autres poèmes d'Ossip Mandelstam Poésie/Gallimard traduits du russe par François Kérel
- Nouveaux poèmes 1930-1934 d' Ossip Mandelstam Éditions Allia traduit du russe par Christiane Pighetti
- Simple Promesse Choix de Poèmes 1908/1937 d'Ossip Mandelstam Éditions La Dogana traduit du russe par Philippe Jaccottet, Louis Martinez et Jean-Claude Schneider.
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