Lorsqu’on lit beaucoup de poésie, trop peut-être ? Certains récifs hostiles résistent à l’oubli, la main revient mécaniquement à ces livres rugueux qu’elle avait d’abord rejeté. Pour entendre, à nouveau.
Thomas Kling est sonore, l’écriture exige une mise en voix, interne ou proclamée, ses recherches formelles trouvent métaphore à voix haute. Rien d’hermétique. Né en 1957 près de Francfort, Thomas Kling a vécu à Düsseldorf, à Cologne, à Vienne et en Finlande. Il est mort en 2005 à Hombroich, dans une ancienne base militaire de l'OTAN dont il pilotait la reconversion en centre artistique, « son œuvre tend vers une archéologie du langage, souvent ironique, qui donne une sonorité au passé et fossilise en retour la langue du présent. »
"gommés, combattants dégommés dans le comment diton « paysage urbain » ; nous aussi combattons de vert vêtus, nez bouché, sensations défaillantes, la parka décorée sur plusieurs rangées, dégommés ces héros-de-l’union" (….) "Russian Digest", traduit par Aurélien Galateau, c’est pas de la tarte ! Magnifique travail chez Unes qui publie trois ouvrages majeurs de Thomas Kling.
Thomas Kling, "Russian Digest", dans appareil. vision. nocturne., éditions Unes, 2018
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