

Un hiver tout en branches et dur comme un cadavre / Un homme sur un banc dans une rue qui fuit la foule / Et que la solitude comble / Place à l'appareil banal du désespoir / A ses miroirs de plomb.
- Paul Eluard
- Jacques Bonnaffé Comédien
Partis des deux images opposées Vanités / Misère, nous dévions vers ces mots de Paul Eluard et leur cristallisation particulière, solitude et froid. Poésie d’hier, simple comme une histoire. Un conte réaliste cisaillé presque coupant, âpre comme les propos haletant d’Yves Boudier que nous suivons cette semaine. Occasion de confronter cette habitude de chantourner quand même sensible autrefois, cette pudeur esthétisme, à la rudesse franche du regard de Boudier, l’alarme à la vie vue.
El est pieça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
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Leur corps est tapissé d’empreintes
Interdits de nudité le visage mangé
par la rougeur
l’œil
rivé
sur
ça
qui creuse entre les chairs
la peau
l’entame
qui grésille et inflige
la griffe
la morsure
Bouffis gonflés
pourris
talés. Or
bivouacs d’éternité provisoire
sous la toile arrondie sale
les yeux pleurent
Il y a
la pluie vitreuse
Extraits de:
- Vanités carré Misère d**’**Yves Boudier édition Actmem 2009
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