

La Suède a su résister à la poussée de fièvre nationaliste suscitée par la crise migratoire en Europe. Reste que le nouveau paysage politique fragmenté issue de ce scrutin rend, désormais, toute conjecture particulièrement hasardeuse.
- Philippe Poirier professeur de sciences politiques à l’Université du Luxembourg.
Même si beaucoup jugent aujourd'hui que la Suède peut, enfin, pousser un soupir de soulagement, l'issue des élections législatives organisées, hier, n'en conserve pas moins un goût, disons, amère pour tous les partis traditionnels. Tout d'abord, parce qu'avec à peine plus de 28% des suffrages, le dernier parti social démocrate au pouvoir en Europe enregistre, là, son pire résultat en plus de 100 ans. Quant aux conservateurs modérés, ils devancent de deux points, seulement, l'extrême droite qui, avec 17,6% des voix, réalise elle non seulement le meilleur score de son histoire, mais aussi le gain le plus important parmi les partis en nombre de sièges au Parlement.
Et même si l'on pourra toujours arguer que les nationalistes ont échoué à devenir le deuxième plus grand parti de Suède, il n'en reste pas moins que dans une société longtemps louée pour sa tolérance, le discours xénophobe aura fini par résonner chez près d'un électeur sur 5. Ou quand la crise migratoire en Europe continue à polariser les électeurs et briser le consensus politique.
A présent, le résultat définitif de ces élections est encore suspendu aux quelques 200.000 Suédois de l'étranger, dont le vote ne sera dépouillé que mercredi. Ils ne devraient toutefois pas beaucoup changer les termes de l'équation : qui pour diriger le pays ? Aucun des deux grands blocs dominants de l'échiquier politique n'ayant obtenu de majorité, ils leur faudra nécessairement surmonter des décennies d'acrimonie pour former un gouvernement de coalition, où l'extrême droite, elle, espère bien se poser en arbitre.
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Ces élections en Suède nous éclairent d'ores et déjà sur la nature du débat tel que certains pourraient chercher à vouloir l'imposer dans les prochains mois, à l'occasion des élections européennes : un scrutin réduit à une lutte entre nationalistes d'un côté et progressistes de l'autre.
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