"La France ne peut accepter ce type de comportement entre alliés". François Hollande, à l'image de plusieurs pays européens, a haussé le ton contre Washington lundi, en l'absence de démenti des autorités américaines sur les accusations d'espionnage. "Les Etats-Unis doivent rétablir la confiance", affirme le porte-parole d'Angela Merkel. De son côté, la Commission européenne a ordonné un contrôle de sécurité de ses bâtiments à Bruxelles.
Prudentes dans un premier temps, les capitales européennes ont attendu tout le week-end des explications de l'allié américain. En vain. Lundi, le secrétaire d'Etat John Kerry a même semblé confirmer les allégations du Spiegel et du Guardian : "Chaque pays dans le monde qui est impliqué dans les affaires internationales, de sécurité nationale, exerce de nombreuses activités afin de protéger sa sécurité nationale et toutes sortes d'informations qui peuvent y contribuer". * En marge d'un sommet asiatique à Brunei, l'homme fort de la diplomatie américaine a ajouté : "Tout ce que je sais, c'est que cela n'est pas inhabituel pour un grand nombre de pays* ". Voir la vidéo (en anglais) :
Selon le Spiegel , plusieurs dizaines de millions de communications par téléphone ou internet ont été interceptées en France par les Américains. Et Paris n'est pas le seul allié visé. Le récit de Claire Chaudière , dans le journal de 12h30 de France Culture :
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Ce scandale intervient deux semaines après l'ouverture de négociations pour un traité de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis. Pour François Hollande, "on ne peut avoir de négociations ou de transactions" avec les Etats-Unis "qu'une fois obtenues les garanties" que ces pratiques ont cessé.
Pendant ce temps, le lanceur d'alerte Edward Snowden est toujours bloqué dans un aéroport russe. Son passeport a été annulé par Washington qui réclame l'extradition de cet ancien ingénieur de la NSA. Barack Obama et Vladimir Poutine ont chargé le FBI et le FSB (les services secrets russes) de trouver une solution. Solution qui ne semble pas imminente : les deux pays n'ont pas d'accord d'extradition et la Russie affirme n'avoir rien à reprocher à Snowden.
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