Si Emmanuel Macron veut pouvoir gouverner grâce à une majorité à l'issue des législatives, il devra réussir à apaiser les colères sans que celles-ci soient représentées par l'extrême droite ou la gauche antisystème.
- Julien Bayou Secrétaire national EELV
Après avoir choisi de célébrer sobrement sa victoire au soir du second tour, il semble qu'Emmanuel Macron ait choisi de se montrer plus modeste encore, hier, en restant tout simplement invisible. Signe sans doute qu'en guise d'état de grâce, c'est bien le combat des législatives qui attend désormais le président fraîchement réélu, dans une France fracturée et où ses opposants sont, eux, déjà sur le pied de guerre à sept semaines des échéances. D'ici là, le locataire de l'Élysée devra surmonter de nombreux écueils. Choisir, tout d'abord, une nouvelle équipe pour incarner autrement son quinquennat. Mais si le choix d’une nouvelle équipe devrait en partie donner le ton du prochain quinquennat, c'est surtout grâce à des mesures concrètes qu'Emmanuel Macron devra démontrer, ensuite, qu’il entend bien tirer les leçons de ce scrutin.
Baisse des impôts, amélioration du pouvoir d'achat, investissements dans les domaines de la santé, de l'écologie, de la jeunesse ou bien encore de l'éducation. Au total et selon les calculs de l'exécutif, les principaux chantiers économiques de ce second quinquennat devraient coûter quelques 50 milliards d'euros par an. Alors avec quel argent ? Le chef de l'État prévoit de financer l'intégralité de ces dépenses via trois grands volets.
À peine la présidentielle réglée, cap sur les législatives. A 7 semaines des échéances, l’heure est aux tractations. Déjà, la Macronie réfléchit à la bonne façon de faire son marché chez les députés Les Républicains. Et à l'inverse, chez les conservateurs, lesquels réunissent leur comité stratégique depuis ce matin deux lignes s'affrontent : d'un côté, ceux qui plaident pour un rapprochement avec Emmanuel Macron ; et de l’autre, ceux qui redoutent de faire imploser leur parti et veulent incarner l’opposition.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon cherche aujourd'hui à mobiliser l’électorat de gauche, en vue du troisième tour. Et de fait les portes ouvertes par le troisième homme de la présidentielle semblent attirer les curiosités : des discussions sont aujourd'hui ouvertes avec les communistes de Fabien Roussel mais également les Verts de Yannick Jadot, dont le mauvais score a semble-t-il invalidé la ligne disons consensuelle tenue pendant sa campagne.
Invité de la rédaction aujourd'hui : Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts.
Julien Bayou : "Nous voulons mettre en oeuvre une coalition qui puisse être majoritaire dans le pays."
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Il faut un projet qui ranime l'espoir dans ce pays ; je pense que si on parle de pouvoir de vivre, d'augmentation du SMIC, des salaires, d'augmentation des pensions de retraite, de créer ce revenu citoyen [...] : organisons une majorité pour le faire enfin. Si on engage la bataille contre la retraite à 65 ans, si on organise la rénovation thermique massive des logements, si on prend enfin le parti d'adopter la règle d'or climatique… Tout cela peut faire un projet qui a du saillant, qui a du tranchant, qui ranime l'espoir dans ce pays.
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Les États-Unis sont bien décidés à "remuer ciel et terre" pour faire gagner l'Ukraine contre la Russie. C'est ce qu'a assuré, ce matin, le ministre américain de la Défense devant une quarantaine de pays réunis en Allemagne pour renforcer les capacités militaires de Kiev. De son côté, l'Allemagne a concédé de livrer des chars réclamés par Kiev.
Il est tout à la fois l'homme le plus riche de la planète, en même temps que celui qui défie la science. Elon Musk (patron de Tesla mais aussi SpaceX) a passé un accord définitif avec le conseil d'administration de Twitter, hier, pour racheter le réseau social, valorisé à 44 milliards de dollars.
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