La question corse vient enflammer la campagne présidentielle

Un rassemblement de soutien à la figure nationaliste corse Yvan Colonna devant la préfecture de Bastia, une semaine après son agression en prison à Arles.
Un rassemblement de soutien à la figure nationaliste corse Yvan Colonna devant la préfecture de Bastia, une semaine après son agression en prison à Arles. ©AFP - Pascal POCHARD-CASABIANCA
Un rassemblement de soutien à la figure nationaliste corse Yvan Colonna devant la préfecture de Bastia, une semaine après son agression en prison à Arles. ©AFP - Pascal POCHARD-CASABIANCA
Un rassemblement de soutien à la figure nationaliste corse Yvan Colonna devant la préfecture de Bastia, une semaine après son agression en prison à Arles. ©AFP - Pascal POCHARD-CASABIANCA
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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui débute aujourd'hui même une visite de deux jours en Corse s'est dit prêt "à aller jusqu'à l'autonomie", tout en demandant le retour au calme en préalable au dialogue.

Avec

Frustrés que leurs victoires dans les urnes (70% de vote favorables au camp autonomiste l'été dernier) n'aient pas permis de faire aboutir leurs revendications pendant le quinquennat d'Emmanuel Macron, les nationalistes corses seraient-ils sur le point d'obtenir satisfaction, à quelques semaines maintenant du premier tour de l'élection présidentielle ? Après 15 jours de colère et d'affrontements d'une rare intensité sur l'île ces dernières années, le gouvernement serait prêt à envisager une forme d'autonomie pour la Corse. C'est du moins ce qu'a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, envoyé aujourd'hui et demain en pompier de service, tout en posant comme condition préalable la fin des violences.

Quoi qu'il en soit, c'est donc la première fois qu'un représentant de l'Etat entrouvre ainsi la porte à cette revendication de longue date des nationalistes corses. Pour autant, notons tout d'abord que le premier geste d'apaisement envoyé la semaine dernière par le Premier ministre, avec la levée du statut de "détenu particulièrement signalé" d'Yvan Colonna et des deux autres membres du "commando Erignac" n'avait pas eu les effets escomptés. Ensuite, ce matin même Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de la collectivité de Corse a d'ores et déjà prévenu : ce n'est "pas encore une victoire ni pour moi, ni pour le peuple corse". Et de fait, non seulement on ne sait pas quelle forme pourrait prendre cette autonomie, mais surtout elle sera conditionnée à une réforme constitutionnelle qui ne pourra être engagée qu'après les élections présidentielles et législatives, si Emmanuel Macron devait être réélu. Enfin, n'oublions pas que les violences de ces dernières semaines sont évidemment liées à l'agression en prison d'Yvan Colonna. Or, au regard du symbole constitué par le berger corse, un scénario du pire ne peut être encore totalement exclu si celui qui est actuellement toujours hospitalisé en état de mort cérébral venait à décéder.

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Avec son pronostic vital engagé, Yvan Colonna a été agressé le 2 mars dernier par un codétenu, Franck Elong Abé, connu pour ses convictions islamistes radicales. Que s'est-il vraiment passé ce jour là dans la prison d'Arles ? Pour essayer de comprendre comment un homme connu pour son tempérament violent a pu agresser et quasi tuer Yvan Colonna, la commission des lois auditionnait ce matin le directeur de l'administration pénitentiaire.

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