Retraites : le gouvernement face à la montée en puissance de la contestation

Les syndicats ont gagné leur pari, élargir la mobilisation lors de cette deuxième journée nationale d'action contre la réforme des retraites.
Les chiffres sont là : le ministère de l'Intérieur annonce 1,272 million de manifestants aujourd'hui, soit 152 000 de plus que le 19 janvier. La CGT a vu 2,8 millions de personnes dans la rue, contre 2 millions le 19.
Un succès qui s'explique par la puissance des manifestations en régions. Exemple, Vannes en Bretagne. 9 000 personnes ont défilé aujourd'hui, en hausse de 1500 dixit les syndicats. Et dans le cortège vannetais, de nombreux salariés du privé.

Forts de leurs succès, les syndicats annoncent deux nouvelles journées nationales d'action, mardi 7 et samedi 11 février.
La semaine prochaine, il y aura aussi deux jours de grève à la SNCF, les 7 et 8 février, à l'appel de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail. Les huit principaux syndicats français sont unis pour rejeter la mesure phare de la réforme, le report de 62 à 64 de l'âge de départ à la retraite.

La montée en puissance du mouvement ne suffit pas pour l'instant à ébranler le gouvernement. Sur Twitter, Elisabeth Borne dit entendre "les interrogations et les doutes" suscitées par la réforme, mais la Première ministre s'en remet au débat parlementaire pour "enrichir le projet". Car la macronie est déterminée à faire aboutir son projet, et les éléments de langage sont désormais plus offensifs.

Invité de ce journal, le sociologue Michel Wieviorka, directeur d'études à l'EHESS. La forte mobilisation des villes moyennes se confirme avec cette deuxième journée nationale d'action, 7 000 manifestants à Alès, 8500 à Angoulême par exemple. Pour Michel Wieviorka, le mouvement dépasse désormais le cadre du simple rejet de la réforme des retraites. Dans les villes moyennes, l'effacement des services publics cristallise et alimente le mécontentement. Et de nombreux gilets jaunes ont sans doute trouvé dans cette mobilisation un moyen d'exprimer leur colère dans un cadre organisé.

Les autres titres du journal

La France intensifie son soutien militaire à l'Ukraine. Elle va livrer à l'armée ukrainienne 12 canons Caesar supplémentaires. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu l'a annoncé à son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, en visite à Paris aujourd'hui.
Kiev utilise déjà 18 canons Caesar qui ont fait la preuve de leur efficacité face aux envahisseurs russes.

Le pape François a entamé aujourd'hui en République démocratique du Congo une visite très attendue dans un pays majoritairement catholique. A peine arrivé à Kinshasa, le souverain pontife a dénoncé le "colonialisme économique" qui "se déchaîne" en RDC. Les richesses minières suscitent les convoitises des milices qui font la loi dans l'est du pays. Parfois avec le soutien du Rwanda voisin.