

La commission mixte parlementaire réunie aujourd'hui a débouché sur un accord parlementaire pour réformer les retraites. Mais tout se jouera demain après-midi à l'Assemblée où l'issue du vote est incertaine. La clé du scrutin appartient aux députés Les Républicains.
- Olivier Rouquan politologue, enseignant-chercheur en sciences politiques et chercheur associé au CERSA (Centre d'Etudes et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques)
La réforme des retraites a franchi une nouvelle étape aujourd'hui : un texte de compromis a été adopté en commission mixte paritaire qui regroupait 7 députés et 7 sénateurs. Résultat du scrutin, 10 voix pour, 4 contre.
En réalité, la CMP n'a pas touché au cœur de la réforme, le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ. En revanche, pour sécuriser le soutien des députés Les Républicains, le gouvernement a fait une concession sur les carrières longues : dans certains cas, celles et ceux qui ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans pourront partir en retraite avec 43 ans de cotisation.
Cette concession suffira-t-elle pour que la réforme soit adoptée demain à l'Assemblée lors de l'ultime vote ? La réponse appartient aux 61 députés Les Républicains, et certains d'entre eux ne sont toujours pas disposés à voter le texte.
Le reportage à l'Assemblée de Julie Pacaud
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L'avenir de la réforme des retraites se joue aussi dans la rue, avec aujourd'hui une 8e journée nationale d'action contre le projet. Et la tendance à l'essoufflement semble se confirmer : 480 000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, 1,7 million pour la CGT. Dans les deux cas, les chiffres sont inférieurs à ceux du 7 mars lorsque les syndicats annonçaient vouloir "mettre la France à l'arrêt".
Invité de ce journal, le politiste Olivier Rouquan, chercheur associé au CERSA, le Centre d’Études et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques de l'université Paris II. Pour Olivier Rouquan, Emmanuel Macron prend le risque de creuser un peu plus le fossé qui le sépare des Français en faisant voter "à tout prix" une réforme impopulaire.
Olivier Rouquan : "Emmanuel Macron a fait le choix de passer en force"
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La France n'a pas le monopole de la contestation sociale en cette fin d'hiver en Europe.
Au Royaume-Uni, des centaines de milliers de personnes étaient en grève aujourd'hui pour réclamer des augmentations de salaires : enseignants, médecins, fonctionnaires, conducteurs du métro londonien, la liste des grévistes britanniques est longue. Au même moment, le gouvernement de Rishi Sunak dévoilait son projet de budget. Un budget peu orthodoxe pour les conservateurs au pouvoir, puisqu'il prévoit des taxes pour les entreprises et des aides aux foyers les plus modestes.
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