

Sont honorés du Prix Nobel de la paix 2022, le dissident biélorusse Ales Bialiatski, le Centre ukrainien pour les libertés civiles et l'ONG russe Memorial. Le comité Nobel norvégien a souhaité célébrer la "coexistence pacifique" des trois pays voisins malgré la guerre.
- Jonathan Littell écrivain franco-américain
Un Prix Nobel de la paix revêt une teneur hautement symbolique cette année : le comité a honoré trois lauréats, qui sonnent tous comme un camouflet à la politique menée par Vladimir Poutine. Le dissident biélorusse Ales Bialiatski, incarcéré depuis juillet dernier dans son pays allié de Moscou. Le Centre ukrainien pour les libertés civiles, une organisation qui documente les crimes de guerre russes. Enfin l'ONG russe, Memorial : depuis trente ans, elle documente les violences commises à l'époque de l'URSS, mais aussi la répression menée par Vladimir Poutine. L'association elle-même a été bannie du pays. Boris Loumagne a pu rencontrer le fondateur de Memorial. Lev Ponomarev, 81 ans, de passage à Paris.
Pour revenir plus en détail sur le caractère particulier de ce triple Prix Nobel de la paix, l'invité de ce journal est Jonathan Littell, l'écrivain franco-américain, prix Goncourt 2006 pour son roman Les Bienveillantes, très fin connaisseur de la Russie et de l'Ukraine.
Jonathan Littell : "Il faut que l'Europe soutienne la démarche ukrainienne"
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Il salue en particulier le prix accordé au Centre ukrainien pour les libertés civiles, "un signal extrêmement positif." "Après, il y a deux étapes, précise l'auteur : il y a la collecte des informations sur les crimes de guerre, puis ce que l'on en fait. L'Ukraine milite depuis plusieurs mois pour la création d'un tribunal spécifique pour juger les crimes d'agression contre l'Ukraine, une initiative que je soutiens à 100 %, car la Cour pénale internationale ne sera pas compétente sur le sujet. Car les crimes que pourra éventuellement juger la CPI, on le sait par expérience, concerneront des officiers de très bas niveau, au mieux, et ne remonteront jamais la chaîne de commandement, jusqu'aux donneurs d'ordre principaux qui sont Poutine et quelques personnes de son entourage. Tout le travail que font ces organisations [telles que Centre ukrainien pour les libertés civiles] viendra nourrir évidemment ce processus-là."

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