Les ministres européens de l'énergie anticipent l'arrêt complet des livraisons dans les prochaines semaines. Coupables de soutenir l'Ukraine, la Pologne et la Bulgarie sont déjà privées de gaz russe. L'UE refuse de payer en roubles la facture exigée par Moscou.
- David Rigoulet-Roze Chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS) et chercheur associé à l'IRIS. Rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
L'Union européenne doit se préparer à renoncer au gaz russe, affirment la Commission de Bruxelles et la présidence française de l'UE. Message délivré ce soir à l'issue d'une réunion d'urgence des ministres de l'énergie des 27 Etats membres. Les Européens refusent de céder aux exigences de Moscou qui veut être payé en roubles. La Russie est furieuse contre l'UE qui a choisi de soutenir militairement l'Ukraine envahie par les soldats de Vladimir Poutine. Gazprom a d'ores et déjà arrêté ses livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie. Et d'autres pays européens sont sur la liste des représailles de Moscou.
Sur le plan diplomatique, on retiendra ce soir la polémique suscitée par les dernières déclarations du ministre russe des Affaires étrangères : "je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif", a dit Sergueï Lavrov dans une interview accordée à la chaîne de télé italienne Rete Quattro. Allusion grossière aux origines juives du président ukrainien Volodymyr Zelensky alors que Moscou veut "dénazifier" l'Ukraine. Israël a aussitôt condamné cette petite phrase : "des propos scandaleux, impardonnables, une horrible erreur historique", selon les mots du chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid. L'invasion de l'Ukraine a jeté un froid dans les relations entre la Russie et Israël. Après avoir longtemps ménagé Moscou, l'Etat hébreu penche désormais du côté ukrainien : il va livrer des équipements militaires défensifs à Kiev. Mais Israël ne peut pas se permettre de rompre totalement avec la Russie. Les Russes, qui contrôlent l'espace aérien syrien, laissent les Israéliens bombarder des groupes pro-iraniens présents en Syrie. Invité de ce journal, David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut français d'analyse stratégique, chercheur associé à l'IRIS, et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques,
David Rigoulet-Roze : "Israël entretient des intérêts stratégiques avec Moscou"
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