300 emplois supprimés chez MBF Alu dans le Jura, les syndicats dénoncent un gâchis industriel et se sentent abandonnés par l'Etat

La fonderie MBF Alu a été placée en liquidation judiciaire mardi, par le tribunal de commerce de Dijon.
La fonderie MBF Alu a été placée en liquidation judiciaire mardi, par le tribunal de commerce de Dijon.  ©AFP - PHILIPPE DESMAZES
La fonderie MBF Alu a été placée en liquidation judiciaire mardi, par le tribunal de commerce de Dijon. ©AFP - PHILIPPE DESMAZES
La fonderie MBF Alu a été placée en liquidation judiciaire mardi, par le tribunal de commerce de Dijon. ©AFP - PHILIPPE DESMAZES
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Près de 300 salariés vont perdre leur emploi à Saint-Claude, dans le Jura. La fonderie MBF Alu a été placée en liquidation judiciaire. Une catastrophe sociale et industrielle. Les employés et des élus locaux se sentent abandonnés par le gouvernement.

L'usine MBF Aluminium de Saint-Claude, l'une des dernières du Haut-Jura, est encore barricadée ce mercredi matin, pour protester la liquidation judiciaire prononcée, mardi, par le tribunal de commerce de Dijon. Des larmes et beaucoup de colère mardi après-midi pour la quarantaine de salariés jurassiens de MBF qui avaient fait le déplacement à Dijon. La fonderie automobile était en redressement judiciaire depuis le 4 novembre 2020, après le désistement de Renault, un de ses quatre clients dont une fourgonnette siglée MBF a été symboliquement retournée et incendiée sur les voies du tram dijonnais devant le tribunal. Le dossier de l'unique repreneur déclaré, Michael Azoulay n'a donc pas été retenu ; il n'avait pas le soutien de l'Etat qui disait suivre de près le dossier MBF, mais qui a finalement refusé de s'impliquer à hauteur de 12 millions d'euros lors d'une ultime réunion à Bercy lundi avec l'intersyndicale MBF. Les 284 salariés et intérimaires de la fonderie automobile se sentent lâchés par l'Etat. Reportage de Julien Laurent de France Bleu Besançon.

'1 200 personnes seront touchées, au total dans la région ; c'est impensable que le gouvernement nous ait lâché comme ça, c'est inacceptable"

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Au chapitre économique et social, encore, l'exécutif a subi un nouveau camouflet mardi : la réforme de l'assurance chômage a été suspendue par le Conseil d'Etat. C'est la deuxième fois que la plus haute juridiction administrative retoque le point central du texte qui devait entrer en vigueur le 1er juillet prochain : le nouveau mode de calcul de l'assurance chômage pénaliserait 1,15 million de chômeurs,  alternant contrats courts et périodes d'inactivité. Avec cette suspension du Conseil d'Etat, Michel Beaugas, spécialiste de l'assurance chômage chez Force Ouvrière, ne boude pas son plaisir. Mais pas question, pour la ministre du Travail, de renoncer à modifier les règles de l’assurance chômage. Elisabeth Borne a expliqué, mardi soir, chercher "les chemins" pour mettre en oeuvre la réforme d’ici la fin de l’année. Dossier signé Catherine Pétillon.

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Un camouflet pour l'exécutif et une victoire que savourent les syndicats : le Conseil d'Etat suspend la réforme de l'assurance chômage

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Le pire est à venir, alertent les experts du GIEC car le dérèglement climatique s'accélère avec des conséquences dévastatrices d'un réchauffement non plus à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle mais à 1,5°C. 420 millions de personnes sont menacées par des canicules extrêmes. La santé de dizaines de millions de personnes sera fragilisée par la malnutrition, les sécheresses et les maladies liées au changement climatique dans les décennies à venir, selon un projet de rapport des experts climat de l'ONU obtenu par l'AFP. Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l'humanité vont s'accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050. L'eau risque de manquer pour plus de la moitié de l'humanité, de quoi pousser des milliers de personnes sur les routes de l'exode, sans compter l'extinction des espèces. L’UNESCO envisage de mettre la Grande Barrière de Corail sur sa liste des sites classés au Patrimoine mondial en danger. Cette annonce irrite au plus haut point le gouvernement australien, mauvais élève de la lutte contre le dérèglement climatique, pour qui la Grande Barrière de Corail représente une manne touristique considérable. Reportage de Grégory Plesse.

Au Pérou, des centaines de militaires en retraite qui soutiennent la candidate de la droite populiste Keiko Fujimori à la présidentielle ont manifesté, mardi à Lima, pour dénoncer des "fraudes" présumées dans un scrutin où les résultats sont attendus depuis plus de deux semaines. Le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo est arrivé en tête avec 44.000 voix d’avance, mais son adversaire Keiko Fujimori exige l’annulation de 200 000 votes dans les régions pauvres et rurales des Andes et d’Amazonie, de quoi alimenter une vague de haine raciste contre ces  populations. Reportage à Lima de Wyloën Munhoz-Boillot.

Cinq ans après le référendum du Brexit, où en est le Royaume-Uni divisé dans la signature d’accords commerciaux avec les autres pays ? Les partisans de la sortie de l'Union européenne espéraient des partenariats plus favorables qu'avec les Vingt-Sept mais rien n'est moins sûr. Le Royaume-Uni a conclu, la semaine dernière, un accord commercial post-Brexit avec l'Australie, qui doit lui ouvrir les portes de la région Asie-Pacifique, mais avec un bénéfice économique incertain et le risque de pénaliser les éleveurs britanniques et de nuire au climat. Il s'agit du premier obtenu par Londres à ne pas être simplement un renouvellement ou une adaptation de ceux qui existent entre l'UE et d'autres pays mais les échanges commerciaux entre les deux pays représentaient 13,9 milliards de livres en 2020, soit à peine plus de 1% du total des échanges commerciaux britanniques. Londres a déjà obtenu des accords avec le Japon, Singapour et la Norvège qui ne représentent qu’une adaptation de ceux déjà signés lorsque le Royaume-Uni faisait partie  de l’Union Européenne. L'U.E reste d’ailleurs le principal partenaire du Royaume-Uni. Le pays a les yeux rivés vers  les États-Unis mais il est difficile de s’accorder avec des pays qui n’ont pas les mêmes règles sanitaires. Lors du dernier G7 en Cornouailles, ces pourparlers commerciaux n'ont pas été évoqués, laissant penser que les négociations avec les Etats-Unis n’avancent que très lentement. Correspondance à Londres de Laura Kalmus.