

43 féminicides ont été commis en France depuis le début de l'année. La ministre déléguée à Egalité entre les femmes et les hommes veut améliorer l’hébergement des femmes victimes de violences mais des associations d'aide aux victimes dénoncent des moyens bien insuffisants.
43 féminicides ont été commis en France depuis le début de l'année. Le dernier à Hayange, en Moselle, soulève une fois de plus la question des dysfonctionnements entre la police et la justice. "C'est toute une société qui est malade de cette violence et qui doit prendre conscience de ce fléau", estime Elisabeth Moreno. La ministre déléguée à Egalité entre les femmes et les hommes veut, aussi, améliorer l’hébergement des femmes victimes de violences. Mais les associations d'aide aux victimes dénoncent des moyens bien insuffisants, pour la prise en charge des femmes et de leurs enfants. Le procureur de la République de Metz réfute "tout dysfonctionnement des services judiciaires" après le féminicide commis en début de semaine à Hayange, en Moselle. Une jeune femme de 22 ans a été tuée par son conjoint, rouée de coup alors qu'elle se trouvait à terre avant d'être poignardée. Par la suite, elle a tenté de sonner au commissariat, mais il est fermé la nuit. Le meurtrier présumé a été interpellé, déjà condamné à neuf reprises, pour des délits routiers notamment, il avait aussi fait l'objet d'une plainte et d'une main courante pour violences verbales et harcèlement. Mais ces procédures n'avaient pas été transmises aux juges, qui ont décidé il y a deux semaines de le remettre en liberté sous bracelet électronique. Le gouvernement a "bien compris qu'il fallait travailler sur une meilleure coordination des différents services de la Justice et de l'Intérieur", a déclaré mardi la ministre Elisabeth Moreno, après ce féminicide et celui de Mérignac. Elle participe, ce mercredi, à un "comité de suivi" sur l'hébergement d'urgence pour les victimes de violences conjugales. En septembre dernier, le Premier ministre avait promis un millier de places d’hébergement supplémentaires mais c'est toujours en deçà des besoins selon les associations d'aides aux victimes : cela fera un total de 7.700 places, si le gouvernement tient ses promesses. Un effort bienvenu, mais insuffisant, pour Françoise Brié, la présidente de la Fédération Nationale Solidarité Femmes. Elle estime que 10.000 places sont nécessaires.
Le reportage de Théo Sire
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Dans ces foyers brisés par des hommes violents, il faut aussi améliorer l'accompagnement des enfants, estime la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie. 43 féminicides ont été commis depuis le début de l'année en France. 40 enfants se retrouvent ainsi privé.e.s de leur mère. 9 d'entre eux ont été témoins de ces meurtres. En 2019, 25 enfants ont été tués dans le cadre de violences au sein du couple parental selon une étude de la Délégation aux Victimes du ministère de l’Intérieur, tandis que 146 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints. Cela représente une femme tuée tous les 2-3 jours par son (ex-) conjoint et une femme sur dix victimes de violences. Pour Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, interrogée par Thomas Larabi, la France manque d'hébergements spécialisés pour accueillir une mère de famille qui fuit la violence de son conjoint, mais aussi son ou ses enfant(s).
Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l'association mémoire traumatique et victimologie
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Le corps d'un bébé, en partie enseveli sous le sable. C'est l'une des images insoutenables de la crise migratoire, prise sur des plages en Libye après le naufrage d'embarcations. Les photos ont été prises la semaine dernière sur des plages libyennes, près du port de Zouara à l’ouest de Tripoli. Elles ont circulé sur les réseaux sociaux par une journaliste italienne indépendante Nancy Porsia, reprises par l’ONG espagnole Proactiva Open Arms qui porte secours à des migrants en Méditerranée. Le Haut commissariat aux réfugiés estime qu’au moins 702 personnes ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée depuis le début de l'année. 1.402 migrant.e.s sont mort.e.s dans ces traversées, l'an dernier, alors que les pays européens collaborent avec les pays de l'autre coté de la Méditerranée, pour retenir les candidats à l'exil.
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Focus sur pays qui a vu plus de la moitié de sa population contrainte de quitter son domicile à cause des combats : la Syrie est appelée à (ré)élire son président. Les Syriens auront le choix entre trois candidats dont l’inamovible Bachar al-Assad, 55 ans, au pouvoir depuis 2000, brigue un quatrième mandat, soutenu par la Russie et l'Iran, appâtés notamment par le pétrole et le phosphate. Sa victoire est d'ores et déjà acquise à travers cette "mascarade électorale", dénoncée par la France et les Etats-Unis. Dans une Syrie ravagée par dix années de guerre, plus de la moitié de la population a été déplacée hors ou dans le pays. Au Liban, pays voisin où un million de Syriens sont réfugiés, le vote s’est déroulé il y a quelques jours. Reportage d'Aurélien Colly à Beyrouth.
Covid-19 : En France, l'Académie de médecine veut rendre le vaccin contre le Covid-19 obligatoire pour de nombreuses professions, dans la santé, l'enseignement et la police, afin d'atteindre l'immunité collective. Cet objectif est bien lointain, par ailleurs, en Inde. Le deuxième pays le plus peuplé au monde avec 1,3 milliard d'habitants, dépasse ce mercredi matin les 27 millions d'infections. Dans un contexte de variant dangereux, de manque de vaccins, des gourous indiens en profitent pour critiquer la médecine moderne et promouvoir des plantes ayurvédiques pour lutter contre le virus. Reportage de Sébastien Farcis de RFI, à New Delhi pour France Culture.
L'avenir politique de la Nouvelle-Calédonie au menu des discussions chez Jean Castex :- Une vingtaine de responsables politiques de Nouvelle-Calédonie sont arrivés à Paris et seront reçus ce mercredi après-midi à Matignon. Ils sont venus discuter de l’avenir de l’archipel, alors que se profile un troisième référendum sur l’indépendance. Pour autant, cette semaine de rencontres et de discussions qui s’ouvre ne devrait pas déboucher sur grand-chose. Analyse de Stéphane Robert, qui signe également le billet politique sur ce thème.
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