Le défilé du 1er mai perturbé par des violences à Paris : polémique sur les moyens déployés pour contenir les "black blocs" en marge d'une manifestation sociale

Les "black blocs" font dérailler la manifestation parisienne du 1er-Mai
Les "black blocs" font dérailler la manifestation parisienne du 1er-Mai ©AFP - jerome chobeaux / CrowdSpark
Les "black blocs" font dérailler la manifestation parisienne du 1er-Mai ©AFP - jerome chobeaux / CrowdSpark
Les "black blocs" font dérailler la manifestation parisienne du 1er-Mai ©AFP - jerome chobeaux / CrowdSpark
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L'opposition et des manifestants pacifiques du 1er-Mai critiquent le dispositif policier face aux "black blocs" : sur les 1.200 extrémistes qui ont commis des violences, hier à Paris, une centaine a passé la nuit en garde à vue. Les tensions ont presque éclipsé les revendications sociales.

La manifestation parisienne du 1er-Mai a dégénéré hier, comme l'avaient prévu des groupes anarchistes, des membres de la mouvance radicale d'extrême gauche des "black blocks" : Ils étaient plus d'un millier, hier, cagoulés ou masqués, vêtus de noir, armés de marteau ou de pierre,  à s'en prendre à plusieurs commerces et du mobilier urbain, près de la gare d'Austerlitz. Près de 1.200 personnes ont affronté les forces de l'ordre pendant plusieurs heures, alors que le cortège pacifique du 1er-Mai, encadré par les syndicats et composé de 45.000 (selon les autorités) à 55.000 (selon la CGT) manifestants, a dû changer d'itinéraire dans la confusion, depuis la place de la Bastille. L'exécutif a été pris à partie par certains manifestants par l'opposition. Les principaux leaders de la droite et du FN dénoncent l'impréparation du gouvernement,  quand le syndicat UNSA - Police déplore, lui, qu'aucune "interpellation en amont" des violences n'ait eu lieu. Le préfet de police Michel Delpuech a expliqué que les forces de l'ordre ne pouvaient intervenir quand les exactions ont commencé car il y avait au moins un millier de manifestants pacifiques entre les "black blocs" et les forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a réitéré la réponse ferme de l'exécutif. En ce 1er-Mai où les violences auraient presque éclipsé les revendications sociales, les manifestants pacifiques ont égrainé les raisons de leur colère, à la SNCF, dans la fonction publique, l'énergie, l'éducation. Reportages d'Anne-Laure Chouin, de Solen Le Hen et interview du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

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La crise politique s'aggrave en Arménie et l'opposant Nikol Pachinian prépare une sorte de révolution de velours : appel à la grève générale et à bloquer tous les moyens de transport du pays. Nikol Pachiniandénonce le refus du Parlement a refusé, hier, sa candidature au poste de Premier ministre.  L'opposant dénonce l'autoritarisme du parti au pouvoir ; le Parti républicain de l'ancien Premier ministre et ex-chef de l'Etat Serge Sarkissian. Ce dernier est critiqué par l'opposition pour n'avoir pas su faire reculer la pauvreté et la corruption, ou encore pour avoir laissé aux oligarques le contrôle de l'économie de ce pays de près de 3 millions d'habitants. La Russie surveille cette contestation populaire susceptible d'amener au pouvoir dans une république d'ex-URSS des dirigeants hostiles au Kremlin. On y revient dans le journal de 7h30.

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Comment bâtir un budget européen sans le Royaume-Uni ? C'est le casse-tête auquel la Commission va tenter de répondre, aujourd'hui, avec un budget post-Brexit, privé de 12 à 14 milliards d'euros tous les ans. Sans la contribution britannique, Bruxelles pourrait faire des coupes dans la PAC (la politique agricole commune) et la politique de cohésion régionale. Les pays de l'Est sont eux déjà vent debout face aux coupes dans les fonds de cohésion, dont ils sont les principaux destinataires, et qui pourraient par ailleurs être en partie réorientés vers d'autres pays connaissant un fort chômage des jeunes ou des "fractures territoriales".  La Pologne et la Hongrie sont d'autant plus sur la défensive qu'elles se sentent visées par un autre projet de la Commission, qui veut lier versement de fonds européens et respect de l'Etat de droit. Correspondance à Bruxelles de Pierre Bénazet.

Deux ex-maires rwandais, condamnés à perpétuité pour génocide, de retour devant la justice française : Ils avaient été condamnés en juillet 2016 à la réclusion criminelle à perpétuité pour génocide et crimes contre l'humanité. Deux anciens bourgmestres du village de Kabarondo,  à l'est du Rwanda, avaient écopé de la plus lourde condamnation en France pour les massacres commis contre les Tutsis en 1994 au Rwanda. Dans ce procès, que nous avions suivi pendant deux mois sur France Culture, Octavien Ngenzi et Tito Barahira avaient été accusés, à l'été 2016 par l'avocat général Philippe Courroye d'avoir "raté le rendez-vous avec l'humanité et le pardon",  en niant leur rôle de bourreaux ou de "valet des bourreaux". Les deux anciens maires avaient été vus par des témoins sur des lieux de massacre de Tutsis ou usant de leur influence politique locale pour amener la population à tuer, notamment le 13 avril 1994, quand 2.000 hommes, femmes et enfants avaient été massacrés en une journée, alors qu'ils étaient réfugiés dans une église.  Les deux anciens bourgmestres reviennent aujourd'hui devant la Cour d'assises de Paris. En ce premier jour de procès en appel, leur ligne de défense inchangée. Précisions de Charlotte Lalanne.

Une rentrée des classes pas tout à fait comme les autres au lycée Maurice Utrillo, de Stains, en Seine-Saint-Denis, un établissement qui a connu plusieurs épisodes de violence inouïe, avec, notamment, un élève frappé au marteau sur le parvis du lycée. Après la mobilisation des parents d'élèves et des équipes pédagogiques, puis les vacances scolaires, où en est-on aujourd'hui ? Reportage de Tifaine Cicéron.