Omar el-Béchir, au pouvoir depuis près de 30 ans, a promis, hier, aux Soudanais de "vraies réformes" au sixième jour de manifestations contre le prix du pain qui constituent l'une des plus importantes contestations de son pouvoir en trois décennies. L'opposition dénonce une "répression armée".
La contestation sociale et politique au Soudan a poussé le président Omar el-Béchir à réagir pour la première fois depuis le début des manifestations : Des dizaines de Soudanais sont une nouvelle fois descendus dans la rue, hier. Ils ont bloqué des rues et brûlé des pneus, manifesté en scandant "Le peuple veut la chute du régime", bravant une "répression armée" dénoncée par l'opposition qui parle de 22 morts. Au départ, les Soudanais étaient en colère à cause de la décision du gouvernement de tripler le prix du pain dans un pays en plein marasme économique. Depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, le Soudan a été amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole. Cette année, le pays traverse des difficultés économiques croissantes avec une inflation de près de 70% et une plongée de la livre soudanaise face au dollar américain. Mais des premières manifestations contre la cherté de la vie le 19 décembre dernier, l'on est passé à des demandes de changer de régime, dans un Soudan dirigé depuis près de 30 ans par un même homme : Omar el-Béchir. Le président, âgé de 74 ans aujourd'hui, a promis, hier, de "vraies réformes pour garantir une vie digne aux citoyens", alors qu'une grève interprofessionnelle a été lancée, hier. Les hôpitaux ont été les premiers à rejoindre le mouvement qui dure depuis six jours maintenant. Omar el-Béchir est par ailleurs déjà suspecté par la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide au Darfour. Le dirigeant autoritaire devrait se rendre, aujourd'hui, dans la province d'Al-Jazeera, au sud de Khartoum, pour tenter d'éteindre la contestation sociale et politique. Analyse d'Omar Ouahmane.
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43 morts dans un attentat à Kaboul : L'attaque d'un complexe gouvernemental dans la capitale afghane, pris d'assaut durant des heures par des hommes armés, s'est soldée par au moins 43 morts, soit l'une des offensives les plus meurtrières à Kaboul cette année.
373 morts après le tsunami en Indonésie : les secouristes s'efforcent d'apporter de l'aide aux régions dévastées par un tsunami consécutif à une éruption volcanique en Indonésie mais le manque d'eau potable et de médicaments se faisait cruellement sentir parmi les milliers de personnes réfugiées dans des centres d'urgence.
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Le superviseur bancaire français a infligé à La Banque Postale une amende record de 50 millions d'euros pour des manquements dans son dispositif de lutte contre le financement du terrorisme, une sanction contre laquelle la banque a décidé lundi d'engager un recours. Il s'agit de la plus lourde sanction pécuniaire décidée à l'encontre d'une banque par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, qui régule les secteurs de la banque et de l'assurance. L'autorité a également assortie cette amende d'un blâme. La Banque Postale a indiqué, de son côté, avoir décidé d'engager un recours devant le Conseil d'Etat contre cette sanction qu'elle estime "particulièrement sévère". Précisions d'Hakim Kasmi.
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