Marine Le Pen "me court après et elle courra longtemps", lance Emmanuel Macron, après la visite surprise de son adversaire à l'usine Whirlpool d'Amiens

Emmanuel Macron, en meeting, hier à Arras
Emmanuel Macron, en meeting, hier à Arras ©AFP -  Chris Nail ANADOLU AGENCY
Emmanuel Macron, en meeting, hier à Arras ©AFP - Chris Nail ANADOLU AGENCY
Emmanuel Macron, en meeting, hier à Arras ©AFP - Chris Nail ANADOLU AGENCY
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Amiens, épicentre de l'entre-deux tours présidentiel : Marine Le Pen a provoqué Emmanuel Macron, en allant voir, avant lui, les ouvriers de Whirlpool d'Amiens, inquiets de la fermeture annoncée de leur usine. "C'est elle qui me court après et elle courra longtemps", a lancé le candidat d'En Marche !

Après Florange et ArcelorMittal en 2012, Amiens et son usine Whirlpool, menacée de fermeture pour cause de délocalisation en Pologne, pourrait bien devenir l'une des clés qui ouvrira les portes de l'Elysée, ou du moins, un moment-clé de cette campagne présidentielle : Drôle de chassé-croisé électoral hier. Les 286 salariés Whirlpool d'Amiens, qui luttent pour leur emploi, ont reçu la visite des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle. D’abord Marine Le Pen, avec un déplacement surprise à midi, et des échanges avec les salariés sur le parking de l'usine, alors qu'Emmanuel Macron rencontrait, lui, une intersyndicale, en terrain neutre, à la Chambre de commerce et de l'Industrie. Le candidat d'En marche s'est finalement rendu dans l'usine. Hué, dans un premier temps, Emmanuel Macron est parvenu à retourner la situation. Peu après , en meeting à Arras, il n’avait qu’un nom à la bouche : Marine Le Pen. La campagne de second tour a enfin commencé, analyse de Cyril Graziani. "Mme Le Pen est née dans un château et elle donne des leçons, elle se prétend du peuple", a encore tonné Emmanuel Macron, hier soir en meeting.

Marine Le Pen, elle, a préféré parlé des trahisons de ceux qui se trouvent, qui ont été ou qui souhaitent revenir au pouvoir. EXTRAIT des propos tenus par la candidate du FN, hier, face aux salariés de Whirlpool d'Amiens, dans une région, les Hauts-de-France, où elle est arrivée en tête du 1er tour, dimanche.

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Dans le journal de 7h30, nous reviendrons plus longuement sur les coulisses cette journée incroyable hier à Amiens, théâtre d’un affrontement entre les deux finalistes de la présidentielle. Secrets de campagne avec Frédéric Says et Antoine Marette.

A 10 jours du second tour de la présidentielle, la fracture au sein du parti "Les Républicains" s'élargit un peu plus chaque jour : Le parti se divise entre ceux qui appellent, clairement, à voter Emmanuel Macron, comme Nicolas Sarkozy, hier, et ceux qui refusent, toujours, de prononcer son nom. Même parmi ceux qui ont décidé de soutenir le candidat d'En Marche ! il y a des nuances. Les Juppéistes, par exemple, vont jusqu'à dire qu'ils veulent "aider" Emmanuel Macron dans sa campagne pour le second tour. Ce qui ne passe pas, auprès de certains élus de droite, comme le député LR de Paris, Pierre Lellouche. Il va rendre sa carte "Les Républicains", annonce son retrait de la vie politique à 66 ans et critique également vivement les appels lancés par des élus de droite à voter Macron au second tour.

Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif corse, appelle à voter Macron pour "dire non au FN" : Le président du conseil exécutif corse dit agir dans la droite ligne du combat mené depuis un demi-siècle par le peuple corse pour son émancipation", alors que dimanche, Marine Le Pen était arrivée largement en tête en Corse, une première dans la région, où le candidat d'En Marche!, Emmanuel Macron ne s'est classé qu'en troisième position, loin derrière François Fillon.

Quant à François Hollande, il a demandé hier à tous les ministres de s'engager "pleinement" dans la campagne pour faire en sorte que la candidate du FN Marine Le Pen fasse le score "le plus bas possible" le 7 mai prochain.

Demandez le programme ! Pendant tout l'entre-deux-tours, nous vous proposons de nous arrêter, chaque matin sur un thème de campagne, sur un point du programme d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Focus ce matin sur les transports. Les deux prétendants à l'Elysée affichent la même ligne directrice sur ce sujet : renforcer le maillage du territoire, et réduire les inégalités entre villes et campagnes. Hier, l'Observatoire européen des mobilités d'Ipsos et de Boston Consulting Group a souligné que 27% des Français se sentaient "un peu trop loin de tout". Un problème qui apparaît dans le programme transport des candidats. Pour y rémédier, des différences notables dans le programme des prétendants à l'Elysée : si Marine Le Pen insiste pour garder les transports dans le giron public, Emmanuel Macron affiche, lui, une vision plus libérale, avec l'idée que la concurrence bénéficiera aux usagers-consommateurs. Analyse d'Héloïse Besnard.

Le quinquennat Hollande s'achève sur une note amère avec le chômage : Le chômage a connu en mars sa plus forte hausse en quatre ans, pour s'établir à 3,51 millions d'inscrits à Pôle emploi, soit une augmentation de +1,3%, avec 43.700 chômeurs de plus. Faut-il en déduire que l'inversion de la courbe du chomage est remise en cause ? Réponse avec Jean-Marc Chardon.

Mim en liquidation judiciaire : Le tribunal de commerce de Bobigny a ordonné, hier, la liquidation judiciaire de l'enseigne de mode à petits prix Mim et la fermeture immédiate de 162 boutiques qui entraînera la suppression de 791 emplois en CDI, a-t-on appris auprès des syndicats Unsa et CFDT.

29 morts en un mois au Vénézuéla : Le Venezuela veut se retirer de l'Organisation des Etats américains. Le processus pourra durer 2 ans, mais le chef de la diplomatie vénézuélienne veut sortir son pays d'une organisation, basée à Washington et accusée d'ingérence par le président socialiste Nicolas Maduro. Annonce hier, alors que les manifestations contre le président ont, une fois de plus, été émaillées de heurts avec la police. Pluie de gaz lacrymogènes à Caracas, pour empêcher les manifestants d'atteindre le cœur de la capitale vénézuélienne. Un jeune homme de 20 ans est mort, après avoir été touché à la poitrine par une cartouche de gaz, ce qui porte à 29, le nombre de décès depuis un mois de manifestations et de troubles qui agitent le pays, depuis la décision de la Cour suprême de s'arroger les pouvoirs du Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition depuis fin 2015. Voilà pour l'étincelle...La poudrière, c'est la rue, où les jeunes sont en première ligne, dans l'opposition ou en soutien au président Maduro. Reportage à Caracas du correspondant de RFI au Venezuela Julien Gonzalez à retrouver dans le journal de 7h30 pour France Culture.

L'attaque au gaz sarin, début avril, en Syrie, "porte la signature de Damas" : Une énorme explosion a eu lieu, ce matin, près de l'aéroport de Damas, en Syrie. Des incendies sont en cours mais pas de précision pour l'instant. Dans ce pays ravagé par six années de guerre, l'attaque au sarin, le 4 avril dernier, contre la localité syrienne de Khan Cheikhoun a tué 88 personnes, horrifiant la planète entière, dont le président des Etats-Unis Donald Trump, qui a répliqué en attanquant une base de l'armée syrienne. La France incrimine le regime de Bachar al-Assad dans un rapport de ses services de renseignement. Explications de Nadine Epstain.