Un premier geste important de l'exécutif semble imminent dans la crise des "gilets jaunes", dont des représentants refusent de rencontrer Edouard Philippe

Le Premier ministre Edouard Philippe, à Matignon
Le Premier ministre Edouard Philippe, à Matignon ©AFP - FRANCOIS GUILLOT / AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe, à Matignon ©AFP - FRANCOIS GUILLOT / AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe, à Matignon ©AFP - FRANCOIS GUILLOT / AFP
Publicité

Plusieurs membres du collectif "gilets jaunes libres" refusent de se rendre, cet après-midi, à Matignon. Contestés en interne, ils ont reçu des menaces de mort et craignent d'être instrumentalisés par le pouvoir.

Plusieurs membres du collectif "gilets jaunes libres" refusent de se rendre, cet après-midi, à Matignon. Ils appelaient au dialogue, dimanche, et proposaient de négocier une sortie de crise avec le gouvernement. Plusieurs membres du collectif "gilets jaunes libres" refusent de se rendre, cet après-midi, à Matignon. Contestés en interne, ils ont reçu des menaces de mort et craignent, aussi, d'être instrumentalisés par le pouvoir. Benjamin Cauchy, l'une des figures du mouvement qui ont émergé à Toulouse,  explique, à Farida Nouar, pourquoi il refuse, finalement, de rencontre le Premier ministre Edouard Philippe.

Le Premier ministre va "annoncer un geste d'ouverture fort" pour tenter d'apaiser la crise des "gilets jaunes" : c'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de la Culture Franck Riester, convié à Matignon en tant que président  du parti Agir, comme tous les chefs de formations politiques. 32 responsables politiques ont été reçus par le Premier ministre Edouard Philippe ; de quoi nourrir, à l'image des revendications des "gilets jaunes" des cahiers et des cahiers de doléances. Reportage d'Alexandra du Boucheron. Quant à Edouard Philippe, il s'exprimera, ce matin, devant le groupe En marche à l'Assemblée nationale,  puis lors de la séance de questions au gouvernement.  Débats prévus demain, au palais Bourbon, et jeudi, au Sénat.

Publicité

Après les violences de samedi à Paris, le ministre de l'Intérieur reconnaît que les forces de l'ordre étaient trop statiques ; ce que dénonçaient, hier, des CRS. Ces derniers recevront d'ailleurs une prime. Avant d'être auditionné au Sénat, aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner  et son secrétaire d'Etat Laurent Nunez ont tenté de répondre aux interrogations sur la manière de gérer la manifestation des "gilets jaunes" de samedi, à Paris, et les violences qui en ont découlé/ Précisions de Laurent Doulsan.

Des "gilets jaunes" aux gilets orange, en passant par les lycéens et les agriculteurs voire une fronde verte : Les gilets jaunes s'élèvent contre la taxe carbone,  et plus généralement contre un quotidien difficile. C'est ce dénoncent aussi des lycéens, un peu partout en France. Des établissements ont été bloqués, hier, à Pau, Toulouse, Bordeaux, Limoges, Lyon, Dijon, Forbach. La contestation a dégénéré, à Aubervilliers, en région parisienne. Des lycéens dénoncent des classes surchargées, la réforme du baccalauréat, le nouveau mode d'inscription à l'université,  synonyme de sélection arbitraire, selon l'Union nationale lycéenne. L'U.N.L estime que c'est le bon moment pour redonner de la voix, en plein mouvement des gilets jaunes. Quand les agriculteurs entrent dans la valse des protestations, c'est une pression supplémentaire sur l'exécutif. La puissante FNSEA demande la fin du "matraquage" des agriculteurs et appelle le gouvernement à tenir ses promesses sur la loi alimentation avec un rééquilibrage des prix face aux distributeurs. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, annonce des manifestations la semaine prochaine, la date est à déterminer demain. Et pourrait-on imaginer une convergence des luttes entre les gilets jaunes et les gilets orange,  ceux des professionnels du BTP ? En Bretagne, ils bloquent déjà des dépôts pétroliers,  comme celui du port de Brest et protestent contre la hausse du prix du gasoil non routier, - un tarif réduit, pour leurs engins de chantier, appelé à disparaître au 1er janvier.  Inacceptable pour des entrepreneurs du BTP,  qui se mobilisent donc de la Haute-Savoie au Finistère, département où 3/4 des stations-service sont touchées par des pénuries partielles ou totales.