

Le Conseil européen va tenter aujourd'hui d'éviter une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne, à 8 jours de la date prévue pour le Brexit. Theresa May a officiellement demandé à l'UE un report de trois mois du Brexit, jusqu'au 30 juin prochain. Les Vingt-Sept trancheront à l'unanimité
L'Union européenne se dit prête à accorder au Royaume-Uni un court report du Brexit à condition que les députés britanniques votent l'accord de divorce négocié avec Theresa May. La Première ministre britannique, acculée à Londres, se retrouve sous pression de Bruxelles avant un conseil européen. Pour l'opposition travailliste, Theresa May n'a pas de plan B sur le Brexit et elle mène le Royaume-Uni au bord du précipice. Pour les libéraux-démocrates, la Première ministre britannique n'écoute que les "extrémistes" ; les partisans d'un Brexit dur. Et jusqu'au sein de son camp conservateur, le député Dominic Grieve, pro-européen dit avoir honte de se voir demander tout soutien au gouvernement. Theresa May n'arrive toujours pas à rallier le parlement britannique à sa cause et elle n'a donc plus d'autre choix : avant de défendre, aujourd'hui, son plan pour le Brexit devant les 27 dirigeants européens à Bruxelles, avec un éventuel report jusqu'au 30 juin, c'est le peuple britannique que Theresa May a décidé de prendre à témoin, hier soir à la télévision. La cheffe du gouvernement britannique a accusé les députés d'être responsables du chaos actuel, lors d'une allocution depuis le 10 Downing street, suivie à Londres, par Antoine Giniaux.
Theresa May coincée, politiquement à Londres et pressée, également, par Bruxelles : à quelques heures de l'ouverture du Conseil européen où va se jouer l'avenir du Brexit, Donald Tusk a posé des conditions avant tout report de la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Le délai de grâce demandé par Theresa May jusqu'au 30 juin ne sera accordé que si le parlement britannique vote dans les prochains jours le texte négocié entre Londres et Bruxelles, mais cet accord a été rejeté deux fois par les députés à Londres. De son côté, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a fait savoir que la France autoriserait un report du Brexit si le Royaume-Uni renonçait à participer aux élections européennes. Le spectre d'un Brexit sans accord resurgit : ce séisme ferait perdre plusieurs points de PIB à l'économie britannique dans les prochaines années, avec des répliques ressenties sur le continent : moins 0,6 à 1,7 point du PIB français selon l'INSEE soit l'équivalent de la moitié de la croissance annuelle en France à cause notamment du relèvement des droits de douane. En Allemagne, la richesse annuelle reculerait d'1%.
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La droite européenne sanctionne a minima le populiste Viktor Orban : après ses dérapages populistes contre Bruxelles ou l'immigration, le Premier ministre hongrois et son parti Fidesz ont été suspendus provisoirement des rangs du Parti populaire européen (PPE, plus large formation politique à Strasbourg et Bruxelles) pour ne pas se priver d'un allié de poids, avant le renouvellement du parlement de Strasbourg.
Procès de l'arbitrage Tapie : jugé à Paris au côté de Bernard Tapie dans l'affaire de l'arbitrage controversé de 2008, le PDG d'Orange Stéphane Richard a cantonné, hier, son rôle à celui "d'exécutant" des décisions de l'ex-ministre Christine Lagarde dont il était le directeur de cabinet à Bercy. "Mon rôle, c'est de faire ce que la ministre souhaite", a déclaré Stéphane Richard au terme d'un long exposé visiblement bien préparé devant le tribunal correctionnel.
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