

"La reconstruction économique, écologique et solidaire sera la clé de notre indépendance" a déclaré, hier soir, Emmanuel Macron, traçant un nouveau chemin et accélérant le déconfinement. Circonspection des Verts : ils estiment que le "monde d'après" ressemble à l'ancien.
"Heureux de cette première victoire contre le virus", Emmanuel Macron souhaite aussi tirer "toutes les leçons" de la crise sanitaire, assurant que "nos forces, nous les conforterons, nos faiblesses, nous les corrigerons vite et fort" : Dans une allocution d'une vingtaine de minutes, hier soir, le chef de l'Etat a défendu pied à pied sa gestion de la crise, faisant fi des nombreuses critiques. "Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays", a-t-il lancé, tout en promettant de corriger "vite et fort" les "faiblesses" que l'épidémie a mises à nu. Emmanuel Macron a achevé plus tôt que prévu le déconfinement en annonçant, que toute la France, sauf la Guyane et Mayotte, passera au "vert" dès aujourd'hui ainsi que la réouverture très attendue des cafés et restaurants en Ile-de-France. Les écoles et les collèges, mais pas les lycées, accueilleront tous les élèves à partir du 22 juin, a ajouté le chef de l'Etat. Dans les maisons de retraite et les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les visites seront "autorisées" dès aujourd'hui. Emmanuel Macron a estimé que la "première priorité" était de "reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire", lors de son allocution télévisée, prônant un "vrai pacte productif" pour "bâtir un modèle économique durable, plus fort". Le chef de l'Etat a tracé un "nouveau chemin" pour la suite, autour de l'écologie, la souveraineté économique, l'unité de la République et la déconcentration. Extrait de l'allocution présidentielle et analyse d'Anne-Laure Jumet sur le plan économique, suivie de la réaction politique de David Cormand, député européen Europe-Écologie-Les Verts, pour qui le "monde d'après" ressemble à l'ancien (au micro d'Olivier de Lagarde).
Satisfecit des syndicats d'enseignants sur la réouverture totale des classes dans les écoles et collèges : ces établissements scolaires doivent se préparer dès lundi prochain à accueillir tous les élèves, de manière "obligatoire", a expliqué Emmanuel Macron, hier. C'est une "bonne nouvelle", pour Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, qui s'interroge tout de même sur la capacité à accueillir tous les élèves et sur l'allègement du protocole sanitaire.
Emmanuel Macron apporte son soutien aux forces de police et, en plein mouvement contre les violences policières et contre le racisme, le chef de l'Etat met en garde contre les risques de tomber dans le communautarisme. Quelques heures après l'allocution d'Emmanuel Macron, quelques centaines de policiers se sont rassemblés, hier soir à Paris, sur l'esplanade du Trocadéro, gyrophares allumés et sirènes hurlantes. Ils n'étaient pas convaincus, visiblement, par les propos du chef de l'Etat face aux sujets qui se sont imposés ces derniers jours dans l'actualité : ceux du racisme et des violences policières. Le syndicat Alliance demande à être reçu par le président de la République, lui qui a rappelé, hier, que "sans ordre républicain, il n'y a ni sécurité, ni liberté" et que "cet ordre, ce sont les policiers et gendarmes sur notre sol qui l'assurent". Extrait du discours présidentiel et analyse de Rosalie Lafarge.
Réouverture progressive des frontières intérieures à l'Europe : Comme plusieurs autres pays européens, la France rouvre, aujourd’hui, ses frontières intérieures sauf avec l'Espagne car le gouvernement de Pedro Sanchez garde ses propres frontières fermées jusqu’au 21 juin. Par ailleurs, une quatorzaine est imposée aux voyageurs arrivant du Royaume-Uni en réplique à une mesure similaire de Londres sur les Français arrivant sur son sol. La plupart des pays de l'Europe orientale imposent une quarantaine aux arrivants dans leur pays. En Italie, pays le plus touché par la pandémie en Europe, les frontières sont largement ouvertes à tous depuis le début du mois, mais les touristes ne sont pas encore de retour. Venise, l'une des villes les plus visitées au monde est encore vide. Reportage d'Eric Biegala et de Gilles Gallinaro, que nous suivrons, toute cette semaine, sur les routes européennes, à l'heure de la réouverture progressive des frontières.
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