

La justice doit se prononcer ce lundi sur le long-métrage de François Ozon qui évoque la pédophilie dans l'Eglise catholique. Les avocats du père Preynat, à Lyon, ont notamment déposé ce recours.
Après avoir reçu ce weekend le prix du jury du festival du film de Berlin, François Ozon saura ce lundi après-midi si la justice autorise la sortie en salle de "Grâce à Dieu", mercredi en France. Inspiré de l'affaire "Preynat", "Grâce à Dieu" raconte le parcours des victimes de l'abbé Preynat, poursuivi pour des actes de pédophilie. Les avocats du prélat reprochent au réalisateur d'avoir réalisé ce film avant même d'attendre une décision judiciaire, avec un procès prévu à la fin de l'année. Ils demandent donc un report de la sortie de "Grâce à Dieu" au nom de la présomption d'innocence.
Une telle décision serait quasi inédite, seule la sortie des "Noces Rouges" de Claude Chabrol avait été décalée de 2 semaines en 1973, sur décision du juge administratif, le temps d'attendre la fin du procès des amants diaboliques de la Creuse. Dans le cas de "Grâce à Dieu", ce serait un délai de plusieurs années qui s'imposerait à la sortie du film, jusqu'à ce que le père Preynat soit définitivement jugé. Une catastrophe économique, ont plaidé les avocats du producteur et du distributeur en évoquant les millions d'euros perdus. Ce serait là "une forme de censure" pour François Ozon. Toutefois, face à cette atteinte à la liberté de création se dresse un principe fondamental du droit : la présomption d'innocence, qui s'applique même quand un suspect, en l'occurrence le père Preynat, a reconnu les faits. La décision pourrait faire jurisprudence.
Une réunion inédite au Vatican, sur les abus sexuels dans l'Eglise justement, aura lieu ce jeudi au Vatican. Si les attentes suscitées sont fortes, il n'est pas sûr que des solutions concrètes soient apportées. Des centaines d'évêques y seront réunis à l'appel du Pape François.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU se penche, une nouvelle fois, sur la situation humanitaire au Yémen. 80% de la population, soit 24 millions de personnes, ont besoin d'assistance. Dimanche soir, le gouvernement yéménite et les représentants de la rébellion houthie se sont entendus sur la "phase 1" du redéploiement de leurs forces prévu par l'accord de décembre dernier sur le statut de la ville portuaire d'Hodeïda. Les nations unies l'annoncent.
Israël va geler 138 millions de dollars que l'Etat hébreu devait verser à l'Autorité palestinienne. Il veut ainsi protester contre les allocations que cette dernière verse aux familles de prisonniers palestiniens.
Les violentes injures lancées samedi par des "gilets jaunes" contre le philosophe Alain Finkielkraut ont suscité ce weekend une vague de condamnations, avant des rassemblements mardi contre l'antisémitisme à l'appel de 14 partis politiques. Au delà de l'enquête, des voix s'élèvent pour plus de sévérité contre l'antisémitisme.
France Culture assiste aux débats nationaux cette semaine. Ce lundi matin : paroles de collégiens à Sèvres (Hauts-de-Seine). Ils ont discuté de la citoyenneté, l'environnement et l'immigration ce weekend autour du marie DVD de la commune.
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