Retour sur la guerre civile et le chaos qui agite depuis la société libanaise, via la production musicale de ses artistes exilés ou restés sur place.
Dans le cadre de la programmation spéciale consacrée par France Culture au Liban, Juke-Box revisite le destin cruel de ce pays, depuis la montée des tensions à la fin des années 1960 et l'éclatement de la guerre civile en avril 1975, jusqu'au chaos actuel.
Confrontés, comme le reste de la population, aux violences qui opposent les milices chrétiennes et pro palestiniennes et finissent par couper Beyrouth en deux, les musiciens libanais adoptent des attitudes diverses. Ahmad Qabour dénonce le sort des Palestiniens dans Ounadikom, qui tourne sur toutes les radios. Poussé à l'exil à Paris, le militant de gauche Issam Hajali en revient avec les bandes d'un premier album folk et mélancolique. Les membres de la Bendaly Family, originaires de Tripoli, oscillent en pop insouciante et morceaux plus introspectifs.
Quant à Fairouz, elle se tait. Respectée de tous, elle passe sans encombre les barrages du no man’s land mais ne donne aucun concert sur place, afin d'éviter toute récupération. Elle sort néanmoins un album 1987, avec son fils Ziad Rahbani, dans lequel elle chante notamment Li Beirut, sorte d’éloge funèbre à sa ville.
A la fin des années 80, le jeune chanteur Munir Khauli, exilé aux Etats-Unis, s'interroge : "Que reste-t-il du Liban? Des ordures dans les rues, un aéroport fermé, des vols de voitures qui prospèrent, des barrages routiers et des milices, des enlèvements et des kalachnikovs." La fin de la guerre en 1990 ne résoudra hélas que peu de ces maux.
Avec la chronique de François Reynaert, journaliste à L'Obs.
Merci à Pierre France pour ses conseils.
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Programmation musicale et archives
- Archive pré-générique : première journée à Beyrouth au Liban (Croquis, ORTF, réal. Jean-Claude Bringuier et Hubert Knapp, 06/03/1967)
- Bendaly Family : Do you love me, paru sur l'album Do you love me (1978) - fond sonore -
- Fairouz : Habbayyak bessayf, de l'album Ya eesh...ya eesh ; a popular music play by the Rahbani Brothers (1973)
- Toufic El-Bacha : Danse arabe, paru sur l'album Le tapis magique (1979) - fond sonore -
- Sabah : Allo Beyrouth, de l'album The wonderful world of Sabah (1966)
- Rabih Abou-Khalil : Serenade to a mule, paru sur l'album Il sospiro (2002) - fond sonore -
- Archive : l'identité libanaise (Croquis, ORTF, réal. Jean-Claude Bringuier et Hubert Knapp, 06/03/1967)
- Archive : les débuts de la guerre (France Inter, Ralph Pinto, 14/04/1975)
- Ahmad Qabour : Ounadikom, paru sur l'album Palestine in y heart (1975) - fond sonore -
- Kinematik : Sahu, de l'album Murur Al Kiram (2020) - fond sonore -
- Bachar Mar-Khalife : Kyrie Eleison, paru sur l'album Ya balad (2015)
- Issam Hajali : Khobs, album Mouasalat ila jacad el ard (1977), réédité en 2019 par Habibi Funk
- Omar Khorshid : Hebbina hebbina , de l'album Guitar el chark (1978) - fond sonore -
- Ziad Rahbani : Ouverture 83, paru sur l'album Maarifti feek (1983) - fond sonore -
- Fairouz : Maarifti feek, paru sur l'album Maarifti feek (déjà cité)
- Ibrahim Maalouf : Beirut, de l'album Diagnostic (2011) - fond sonore -
- Archive : le massacre de Sabra, France inter, 1982
- Munir Khauli : Heik ha Nishtghil (1986), repris sur la compilation Habibi funk 014 : Solidarity with Beirut (2020)
- Julia Boutros : Ghabet Shams El haq (1987), repris sur l'album live Haflat Sour (2011) - fond sonore -
- Najwa Karam : Yal haneet, paru sur l'album Nadmanah (2001)
- Rami Khalife & Francesco Tristano : Beirut, de l'abum Pop art (2008) - fond sonore -
- Archive : assassinat de Rafiq Hariri (France 2, 14/02/2005)
- Bendaly Family : Sho sar ya Beirut, de l'album Sho sar ya Beirut (circa 1980)
L'équipe
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