Arto Lindsay : Attention Madame

Arto Lindsay : Cuidado Madame (Ponderosa Music)
Arto Lindsay : Cuidado Madame (Ponderosa Music)
Arto Lindsay : Cuidado Madame (Ponderosa Music)
Arto Lindsay : Cuidado Madame (Ponderosa Music)
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Le plus brésilien des musiciens américains publie un disque aussi imprévisible que raffiné : Cuidado Madame

Arto Lindsay le plus brésilien des musiciens américains est aussi un oiseau rare, qui s’il avait publié son anthologie personnelle « Encyclopedia of Arto » (2014) n’avait pas enregistré depuis 13 ans. Commençons par Ilha Dos Prazeres (l’île des plaisirs) avec un peu de distorsion pour déranger le tableau idyllique. Si vous rêviez d’une musique brésilienne qui ne serait pas que douce ou suave, que vous aimez aussi les décharges électriques, Arto Lindsay c’est pour vous.

Né en 1953 en Virginie, Lindsay a vécu une partie importante de son enfance au Brésil où ses parents étaient missionnaires. Il vit actuellement à Rio, a travaillé avec Caetano Veloso, beaucoup de musiciens brésiliens mais aussi Laurie Anderson et même Alain Baschung (pour L’imprudence). Avant tout cela Arto Lindsay a été une figure de la No Wave new yorkaise avec son groupe DNA. (No Wave pour faire simple : courant ni punk ni tout à fait bruitiste, apparu fin des années 70 dans le Lower East Side, citons entre autres James Chance & The Contorsions, Sonic Youth). Il y a ce caractère bipolaire propre à la musique d’Arto Lindsay mais aussi chez lui un double fond dans l’écriture, souvent très poétique, imprégnée de nature, d’impressions : « l’or ne dore pas toujours ta peau, et la lumière n’est pas toujours si rapide (…) ton père était un bandit, mais tu es apparue… » (traduction approximative nos excuses d'avance, de Seu Pai)

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Cuidado Madame (attention Madame) le titre fait référence à un film brésilien de 1970 de Júlio Bressane où une servante, une femme de ménage, poignardait ses maitresses. Rappel du caractère imprévisible d’Arto Lindsay qui ici organise sa propre rivalité, se contredit par les sons dans un morceau schizophrène « Arto VS Arto ».

Pour en revenir à l’écriture d’Arto Lindsay, puisqu’il écrit aussi bien en anglais qu’en portugais, les premiers mots devraient interpeller n’importe quel auteur : « I Love My Handwriting, I Love My Name Writing your name, On Your Belly, Till You forget Your Name : « J’aime mon écriture / J’aime ma main écrivant ton nom / Sur ton ventre / Jusqu’à ce que tu en oublies ton nom ».

extraits diffusés :

  • Ilha Dos Prazeres
  • Seu Pai
  • Tangles

Cuidado Madame (Ponderosa Music)

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