Emily Dickinson enchantée par Krotz Strüder

Krotz Struder : 15 Dickinson Songs (label Wild Silence)
Krotz Struder : 15 Dickinson Songs (label Wild Silence)
Krotz Struder : 15 Dickinson Songs (label Wild Silence)
Krotz Struder : 15 Dickinson Songs (label Wild Silence)
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Avec ou sans pseudonyme, Julien Grandjean adapte depuis plus de dix ans ses poètes favoris, Robert Walser, Henri Michaux… Pour Emily Dickinson 15 chansons à la simplicité étrange.

« Lay this Laurel on the One » que de lauriers à déposer sur les mots d’Emily Dickinson, la poétesse d'Amherst, Massachusetts, disparue en 1886 et considérée aujourd’hui comme l’une des grandes figures de la poésie américaine. Qui n’a, de son vivant, publié que quelques poèmes alors qu’elle en avait écrit près de mille huit-cent que sa sœur retrouvera dans de petits cahiers cousus. Elle ne sortait quasiment jamais de la maison familiale, ne franchissant même plus le seuil de sa maison à la fin de sa vie.

Recluse mais puissante Emily Dickinson qui inspire toute sortes de musiciens, je pense au cycle « Twelve Poems » d’Aaron Copland, plus récemment la chanteuse folk Joséphine Foster ; en France c’est l’écrivain, diplomate et chanteur Emmanuel Tugny qui l’a adaptée en version pop et cuivrée, et c’est ici un certain Krotz Strüder qui adapte 15 de ses poèmes. Dont celui-ci « A great Hope fell » : « Un grand espoir s’est effondré, Tu n’as rien entendu, La ruine est intérieure » (traduction approximative)

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Krotz Strüder, c’est nom d’emprunt de Julien Grandjean qui, depuis 2002 a déjà réalisé près de quinze albums seul, en auto-production,. Il adapte beaucoup de poésie (Henri Michaux, Robert Walser, Jean de La Ville de Mirmont), parfois édité ou relayé par certains comme La Souterraine qui avait publié une sélection de ses chansons en français. (Au passage d’ailleurs, le ton et la voix sont très différents de ce qu’il choisit de faire ici pour la poésie d’Emily Dickinson, il y a ici un simplicité une douceur d’apparence).

Julien Grandjean a aussi publié deux livres chez L'Arbre vengeur (Précipité, et Les Grandes manœuvres – pourrait pétré des titres de livre politique), et c’est sous le nom de Krotz Strüder qu’il est ici édité par Wild Silence (beau comme nom non ? Wild Silence).

Comme les poèmes d’Emily Dickinson, les chansons son courtes, libres (notamment en terme de rythme), avec une forme ponctuation et d’accents inattendus dans les sons, les rimes imparfaites. On se quitte avec The Letter : « Voici ma lettre au monde, qui ne m'a jamais écrit,-

  • This is my letter to the world,
  • That never wrote to me,--
  • The simple news that Nature told,
  • With tender majesty.
  • Her message is committed
  • To hands I cannot see;
  • For love of her, sweet countrymen,
  • Judge tenderly of me!

extraits diffusés :

  1. The deathless tree
  2. The Ruin
  3. The Letter

Krotz Struder : 15 Dickinson Songs (édité sous le micro label Wild Silence)