GaBLé : joli trouble majuscule

« On Purpose » (délibérément) : « Un jour viendra tu me diras que je suis vieux et qu’il faut m'enterrer. Je n'en ferai pas toute une histoire, je creuserai un trou et je revivrai en arbre, je ferai du bois, je ferai des feuilles, juste devant ta fenêtre, je ferai un peu d'ombre (...) Mais je ne l'aurai pas fait exprès (…) Un jour enfin je donnerai des fruits, colorés et juteux, tu n'y résisteras pas et ils te rendront malades, comme un poison toxique. Mais je ne l'aurai pas fait exprès. » (traduction approximative)

Plutôt réussie cette entrée de GaBlé, n’est-ce pas ? GaBLé vous l’écrivez comme Clark Gable, avec l’accent aigu en final, consonnes MaJuSCuLeS et vOyEllEs en minuscules. Une coquetterie qui peut-être dit quelque chose de la langue intime du trio normand, avec accent, accidents et images, parole partagée surtout : Gaëlle, Matthieu et Thomas sont… (après tout c’est peut-être un substantif) GaBlés.

« Porti » extrait de l’album de Gablé : Jolly Trouble.

Joli trouble plein de chœurs et de distorsions légères de ce que l'on attend d'une clarinette avec un peu de flûte, marimba, trompette, machines, synthétiseurs et saxophone… l'inventaire fait bric-à-brac et pourtant domine ici l'harmonie, la cohérence totale d'un bordel organisé. Où la forme tient une part importante : refus de la structure couplet-refrain habituelle, chansons qui font entre 30 secondes et 5 minutes, enfin un sens de la composition qui rappellerait en art plastique le collage ou l’accumulation. A signaler au passage une couverture très réussie, une peinture faussement naïve signée de l’allemande Angela Dalinger : http://angeladalinger.tumblr.com/

un homme en caleçon, allongé sur une peau de bête, chaussettes de tennis et bière renversée, le regard bouffi : ViSioN

Visuel qui n’interdit pas de prêter attention aux paraboles d’absurde (il sera question d’un costume en peau de poulet, de mettre le feu à un prêtre et de le sauver à l'eau bénite...). Gaëlle, Matthieu et Thomas de GaBLé s'interrogent aussi sur le temps qu'il leur faut pour écrire douze chansons, « Pourquoi est-ce aussi long ? Pourquoi sommes-nous si lents ? Peut-être que ceux qui nous écoutent sont lents aussi (...) Allez encore un gros mensonge sur comment écrire des chansons qui font pleurer ». (How Long) (traduction une fois encore approximative ndlr) Chansons qui font aussi sourire, comme « Tropicool » grâce à laquelle vous devriez passer une belle journée.

clip de TRoPiCooL réalisé par Marie Larrivé et Lucas Malbrun :

Extraits diffusés :

• On Purpose
• Porti
• Vision
• Tropicool       -   JoLLy TRouBLe ( Ici d’ailleurs)

Concerts : samedi 30 avril à TOURS, le 1er mai 2016 au HAVRE, le 3 mai à LYON, le 4 Festival Rencontres entre les Mondes (CHABEUIL)puis CANNES, RENNES, LILLE, NANTES, NYON, LOURMARIN et PARIS le 16 juin

Ecoute et aperçu via  The Drone :