

Pedro Soler, guitariste de flamenco « archaïque » retrouve son fils Gaspar Claus, violoncelliste aventurier, pour un duel libre et intense.
« Cien Enamorados » extrait de l’épisode second d’une rencontre entre un fils et son père, d’un côté le guitariste Pedro Soler, 78 ans, figure d’un flamenco classique (« archaïque » même selon lui, puisqu'il a été formé en Espagne à l’âge d’or du flamenco) de l’autre côté Gaspar Claus, son fils, 32 ans, parti vers l'avant-garde japonaise, la musique electro ou encore malienne.
Ils s’étaient « rencontrés » pour un premier album ensemble il y a cinq ans, suite du dialogue entre père et fils et deux répertoires, deux langages qu’a priori on pense séparés.

Les exemples de rencontres entre père et fils sont nombreux en musique depuis Jean-Sébastien Bach : je pense à Ravi Shankar et sa fille Anoushka, Arthur H et Jacques Higelin ou encore les Casadessus dans le classique, ce qui n'interdit pas que chacun développe son propre registre, sa propre sonorité. Celle de Pedro Soler est « rude et rugueuse » comme j'ai pu lire mais aussi accidentée par moments, le violoncelle de Gaspard Claus joue lui aux frontières tonales, aux déraillements et aux accès de douceur aussi, comme ce moment où il invite à leurs côtés le chanteur anglais Matt Elliot et la guitare électrique de Serge Teyssot-Gay (ex-Noir Désir) « Silencio Ondulado »
Belle formule que ce « silence ondulé » à leur programme des compostions et des duels nourris d’airs traditionnels, des danses du folklore réinterprétés (Por Buleria ou Por Sevillanas est-il précisé derrière les titres). Si la guitare de Pedro Soler montre jusqu’où peut s’ouvrir le flamenco, Gaspar Claus convoque presque des spectres de voix anciennes avec son violoncelle. Logique d’une certaine manière pour album qui évoque notamment la figure de la Petenera, une femme fatale, redoutable, qui a inspiré notamment García Lorca (La Petenera est à l’Andalousie ce que la Loreleï est à la culture germanique) Voir les belles images et l'entretien fleuve réalisés en 2012 par La Blogothèque :
On se quitte sans la citer plus puisque, paraît-il, son nom porte malheur. Retour sur un classique du répertoire Sévillan : Rocío Y Corrales
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Extraits diffusés :
Cien Enamorados (Por Petenera)
Silencio Ondulado (Por Tientos) feat. Serge Teyssot-Gay & Matt Elliott
Rocío Y Corrales (Por Sevillanas)
Pedro Soler + Gaspar Claus « Al viento » (InFiné)
En concert : vendredi 15 avril 2016 au festival Les Enchanteuses aux Lilas, les 2 mai et 3 mai à la Cathédrale Sainte Croix des Arméniens à Paris, au festival Sonore à Ploeven les 20 et 21 mai
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