Philippe Crab, tout contre la chanson

Il s'appelle Philippe Crab, mais c'est un pseudonyme. Ne me demandez pas pourquoi, ni moi ni le label qu'il a fondé, Le Saule, ne donne de réponse. Depuis 2006 Philippe Crab a publié cinq albums aussi libres que bizarres « Pour les aventureux de la rime tourmentée, qui apprécient les chemins sinueux d'une musique libre et farouche. » comme l’indique cette critique mentionnée sur son site (The French Touch).

Philippe Crab publiait la semaine passée FRUCTIDOR, son sixième album. Fructidor nous y somme (dernier mois du calendrier républicain, qui correspond à la période du 18 août au 16 septembre. (pour rappel nous sommes aujourd’hui Tridi, troisième jour de la troisième décade de Fructidor de l’An CCXXIV). Révolutionnaire, républicain et de son temps Philippe Crab qui se voit aussi « dans un jeu vidéo, vidangeant des envies d’idiot ».

Né à Pau et désormais installé à Paris, le Béarnais dit ne savoir « ni le latin, ni l'occitan, ni vraiment le français et pourtant il les baragouine tous les jours » (il y a même de l’allemand dans la première chanson que vous avez entendu an orlan d’omalie). Et la langue de faire musique et vice-versa : « La musique n’est pas une onde, pas un son, mais un ordre une architecture, une mise en forme : la musique est littérature, soit dit en passant qui me suivra dans cet imbroglio ? » demande-t-il dans Aqua.

« Eau n’est qu’un mot / contours coupé au rasoir d’O / on aura beau n’écrire qu’en cursives / ôter toute ponctuation ourapprocherlesmots : c’estnoyerlepoisson » écrit Philippe Crab. Vérifiez puisque le disque se lit aussi, il est plein de texte et illustré de l’image d’Orlando le héros de Virginia Woolf. On croise de tout chez Crab : Shakespeare, Dante, Frank Zappa, la zorglangue de Franquin, une jongle des registres qui laisse ruminer sur des mots comme « désamorfati ».

Extraits diffusés :

• an orlan d’omalie
• dans un jeu vidéo
• aqua
• riveron

FRUCTIDOR cancions del mashuke (label Le Saule)