Quand Michel Delpech était chanteur : 1946- 2016

France Culture
Publicité
michel delpech
michel delpech
© Radio France

*Il n'a pas atteint les soixante treize ans Michel Delpech, comme vous l'avez sans doute appris samedi : l'auteur de Chez Laurette, Pour un flirt, * Wight is Wight , Le Divorce - et bien d'autres encore - est disparu à l’âge de 69 ans. Etrange quand on y songe, de se chanter soi-même au passé : « Quand j'étais chanteur » en 1975, à pas même 30 ans, Michel Delpech est déjà une vedette, il se chante vieux, regardant sa vie (il imagine même que Mick Jagger est déjà mort, que Sylvie Vartan a fait ses adieux). Il eu fallu attendre 2019 pour que Michel Delpech puisse connaitre ce sentiment étrange de chanter sa propre prophétie, Daniel Balavoine l'avait imaginée pour lui-même, et sans fard, avec « Le Chanteur », le destin et un hélicoptère en ont voulu autrement. Vous me direz chanter une carrière de chanteur c'est un classique comme « Je m'voyais déjà », sauf qu'Aznavour écrit plutôt une chanson sur la rage de réussir, tandis que Delpech se chante avec tendresse, déjà accompli et affaibli, un peu comme McCartney dans « When I'm sixty four » (ce qui lui est arrivé en 2006). Les liens entre Delpech et l’ex-Beatles sont multiples, voir « Et Paul chantait Yesterday ». Michel Delpech a lui beaucoup travaillé avec des compositeurs comme Roland Vincent, Michel Pelay, côté textes plusieurs collaborations « Quand j'étais chanteur » est co-signé de Jean-Michel Rivat. L'autre atout majeur de Michel Delpech en plus de son sourire ce sont dans ses chansons, sa séduction tranquille, sans effets dans la voix, mais pas forcément dans ce qui est dit… je pense par exemple à ce « toujours le même président » : un des rares moment où le politique s’insinue dans les chansons de Michel Delpech, qui fera une autre version de cet « Inventaire 66 » actualisée à l’Olympia en 1971, avec le même constat (même si depuis ce n’est plus De Gaulle mais Pompidou). S’il n’était pas né dans le Loir et Cher, et n’avait pas vu Dylan et les hippies sur l’île de Wight , Michel Delpech a vraiment eu « une vie de dingue » entre le milieux des années 60 jusqu’à la fin des années 70 « Je n’en ai rien gardé, sinon mes chansons » il divorce, arrête les concerts, se replie, tente l'hindouisme, retrouve une foi catholique (qu’il décrivait en 2013 dans un livre « J’ai osé Dieu » (Presses de la Renaissance). S'il avait même chanté cette foi et son départ au travers de la mort d’Abraham dans La Fin du chemin , (son dernier enregistrement, sauf erreur) on préfère pour finir un hymne champêtre de 1974 « Le chasseur ».

Extraits diffusés :

Publicité

Quand j'étais chanteur

Inventaire 66

Le chasseur