Sagot, Valse à trois visages et trois cent trente-trois temps.

« Il y a un décalage entre nous » déclare d'emblée Julien Sagot. « Sit Down » vous montez à bord d'un disque voyageur et international : après l'Avion viendra le Transsibérien, Saint François-cisco puis Saïgon (cet usage des voix dans des hauts parleurs distordus viendrait paraît-il du voyage au Vietnam qu’a effectué Julien Sagot).

Julien Sagot s'est déjà fait connaitre (avec Louis-Jean Cormier) au sein du groupe Karkwa, dont la renommée a largement dépassé le Québec depuis quelques années. Suite du voyage, par le train « Il reste du transparent mêlé au translucide, par les fenêtres du Trans insensible »

Flotte à l’évidence un air de Serge Gainsbourg dans la musique de Julien Sagot, on pense aussi au grain de voix, à l’onirisme d’un Arthur H… auteurs que sans doute Sagot a entendu, peut-être déjà dans son enfance puisqu’il est né à Paris, y a grandit avant de partir pour le Québec avant l’âge de 10 ans. Deuxième album solo que ce « Valse 333 » titre à trois temps et trois figures à l’image de la peinture qui illustre l'album (une œuvre signée d' Etienne Martin qui peint par dessus des pochettes de vinyles) collages et couches successives pour trois visages de femmes. Vous l’entendez ici le rythme, la scansion balancent en permanence, c’est la raison de ce titre « Valse 333 » : plus de la moitié de l'album est en rythme ternaire, et cette structure rythmique a influé sur l'écriture, les mots. (à noter une reprise : « Les squelettes » de Jean Sauvegrain et François Béranger)

Explications sur la méthode par l’auteur : « On a mis du velours sur les maquettes. D’habitude, on jette la matière première. Ici, j’ai voulu tout garder pour ensuite habiller le squelette. C’est pour ça qu’il y a des sons tordus. » On se quitte avec "Maux de mars", tout indiqué pour un 29 février.

Extraits diffusés :

Avion

Transsibérien

Katheline

Maux de Mars

Valse 333 (Ici d’ailleurs)