Sgt Pepper a 50 ans : Getting Better vraiment ?

Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band (EMI)
Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band (EMI)  - Peter Blake - Jann Haworth, photo : Michael Cooper
Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band (EMI) - Peter Blake - Jann Haworth, photo : Michael Cooper
Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band (EMI) - Peter Blake - Jann Haworth, photo : Michael Cooper
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50 ans après la sortie de l’album des Beatles, la portée esthétique de l’oeuvre dépasse la musique, mais peut-on seulement l’entendre encore sans y superposer quoi que soit ?

Voilà 50 ans, le 1er juin 1967, sortait Sgt Pepper’s Lonely Heart Club Band des Beatles. Avec cette pochette devenue célèbre signée Peter Blake, l’objet s’impose aujourd’hui en symbole d’une époque, marquant ce qui sera pour certain le « Summer of love ». Dans une récente chronique notre confrère Brice Couturier s’interrogeait : « le fameux album des Beatles mérite-t-il son statut de jalon décisif dans l'histoire culturelle de l'Occident ? ». En substance oui, si l’on en croit ces lignes.

Selon le poète Allen Ginsberg l’album représentait « Une exclamation de joie ; une découverte de la joie et de ce que cela signifiait d’être en vie » malgré le meurtre de Che Guevara, en dépit des émeutes raciales à Detroit et de la révolte qui grondait dans les universités britanniques, précise Sheila Whiteley (professeur à l’Université de Salford, pionnière des Beatles Studies) il portait « un regard enjoué sur le monde – je dirais même que c’était la première fois qu’une telle chose se produisait à grand échelle » (Sheppard 1987) Sgt Pepper semblait corroborer l’idée selon laquelle les choses étaient en train de s’améliorer « Getting Better »* comme le dit ici John Lennon au micro…

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Quelques prises alternatives de studio ressortent opportunément pour l’anniversaire des 50 ans de Sgt Pepper des Beatles. Parmi les différents événements propose en France plusieurs concerts (demain au Studio 104 sur France Inter, plus tard à la Philharmonie de Paris) et même une exposition en forme de Pop-Up à la maison de la radio “A Sgt. Pepper’s experience”

Bien sûr la maison de disque (EMI désormais détenue par Universal) ne manque pas l’occasion de sortir une édition anniversaire qui donne à entendre en bonus quelques chutes de studio, mais surtout un nouveau mix de l’album, et c’est là plus étrange. La version originale de Sgt Pepper était en Mono, mais puisque tout s’améliore paraît-il George Martin avait du publier (sans que les Beatles s’y intéressent eux-mêmes) une version stereo, pour répondre aux impératifs du marché de la Hi-Fi. C’est désormais le fils du producteur des Beatles, Giles Martin qui propose un nouveau mix stéréo mettant en avant la basse et la batterie, choix sans doute peu étranger au fait que le deux survivants du groupe soient Ringo Star et Paul McCartney. Faudra-t-il retoucher indéfiniment les œuvres pour qu’elles restent au goût du jour ? Peut-on seulement encore entendre les Beatles sans y superposer quoi que soit ?

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* extrait de l’article “Tangerine trees and marmalade skies - Bouleversement culturel ou simple besoin d’évasion ? par Sheila Whiteley traduit par Olivier Julien dans la revue Volume! Spécial Beatles Studies (vol 12-2, 2015 Ed. Seteun)

extraits diffusés :

  • Sgt Pepper’s Lonely Heart Club Band (New Stereo mix by Giles Martin)
  • Getting Better (take 1)
  • A Day in the life (2 versions) : Mono / New Stereo mix by Giles Martin

titres issus du double CD : Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band Anniversary Edition (EMI) à l’exception de la version Mono (coffret Mono EMI)