1878 : "L’Origine du monde", tous les révolutionnaires sont-ils pervers ?

Ça sent encore la poudre à Paris… L’influent écrivain et critique d’art Maxime Du Camp, grand ami de Gustave Flaubert, vient de publier un pavé en quatre volumes qui règle ses comptes avec les communards.

Dans ce livre, Les Convulsions de Paris, Maxime Du Camp s’en prend avec virulence au peintre Gustave Courbet qui est mort en exil l’année dernière. Courbet était déjà jugé moralement scandaleux, depuis son tableau Les Demoiselles de bord de Seine il y a une vingtaine d’années. Mais là, l'auteur fait allusion à une toile qu’on n’a encore jamais vue !

[C'est] un petit tableau caché sous un voile vert dans le cabinet de toilette […] d’un musulman qui paye ses fantaisies au poids d’or.

Et ce tableau serait une abjection !

Rares sont ceux qui ont pu voir cette Origine du monde chez le diplomate turco-égyptien Khalil Bey, mais sa réputation la précède comme une rumeur qui enfle. Alors ce tableau qui fait tant parler de lui est-il si déshonorant pour son auteur et sa profession ? Les réactions qu'il suscite ne révéleraient-elles pas plutôt l'hypocrisie de ses commentateurs ? Ou plutôt la volonté politique de discréditer les artistes communards ?

C'est la naissance du révolutionnaire-pervers.

Avec Thomas Schlesser, historien de l'art, directeur de la Fondation Hartung-Bergman, et spécialiste de Courbet (Le Journal de Courbet chez Hazan).Breaking news ! On vient de découvrir le nom du modèle de L'Origine du monde !