Juin 1913 : première édition de la carte Michelin

France Culture
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Chacun connaît le guide rouge – le guide Michelin et ses étoiles – qui paraît en 1900 pour accompagner le nouveau voyageur du XXème. Il y est question d’auberges, de garages et de pompes à essence. En 1902, lui est adjointe une petite carte de France. André Michelin, centralien, décide, après avoir travaillé au Ministère de l’Intérieur au service de la Carte précisément, de développer ce concept nouveau dans sa société. Et ce concept est naturellement lié au développement de l’automobile. Quel développement ? En 1910, il n’y a guère encore en France que quelque 5000 automobiles et les frères Michelin comprennent bien qu’il manque, pour le développement de l’auto, et du confort – c’est le pneu (et le Bibendum qui lui est associé) – et le moyen de se repérer dans une France où presque rien n’indique, ni les routes – pourtant numérotées depuis le Premier Empire – ni les lieux. Aider les automobilistes, leur permettre de s’orienter est donc indispensable pour que le voyage automobile se développe. Il faut donc faire des cartes, mais pas seulement. Les Michelin organisent en 1911 une pétition pour obtenir le bornage des routes, pétition qu’ils font signer, à la suite d’une supercherie, au Président de la république Armand Faillières, venu inaugurer le salon aéronautique de Lyon en 1912. En 1913, des circulaires officielles imposent bornage et signalisation. Les noms de villages apparaissent. Michelin sera le fournisseur exclusif, pendant longtemps, de ces bornes qui vont rendre lisible l’espace français. « Noms de pays ». Et ainsi les cartes qu’ils créent pourront-elles faire état de ce bornage.

La première carte automobile routière apparaît en 1905 : elle est éditée à l’occasion de la coupe Gordon Benet et en décrit le parcours au 100 000ème, en Auvergne. Entre 1910 et 1913, Michelin réalise la couverture entière de la France en 47 cartes au 200 000ème. La carte n°1 couvre la région de Clermont, siège des usines Michelin elle est entièrement dessinée à la plume, chaque texte écrit à la main sur des feuilles de calque. Elle est solide, avec sa couverture intégrée et son aspect d’accordéon de 2 fois 10 plis de 11 par 25 cm. Vous la connaissez bien si vous n’êtes pas encore passés au GPS. Dans ses grands traits, elle n’a pas changé et a accompagné le développement du tourisme et de la voiture, faisant système. Dès 1913 encore, Michelin édite la carte de l’Angleterre sur 32 feuilles.

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Alors, à la veille du grand conflit, mais aussi du triomphe de l’auto, la géographie, ça ne sert pas seulement à faire la guerre.

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