
Un artiste légendaire divisé
Michiko Kono (Conservatrice adjointe à la Fondation Beyeler), Camille Viéville (historienne de l'art).

Aujourd’hui nous parlons de Balthus. Un artiste légendaire et qui divise parfois. Un peintre. Un artiste religieusement peintre tant la peinture, son histoire, sa matière, sa magie fut pour lui un objet de dévotion et de ferveur insistante. Pourtant, son œuvre est relativement peu abondante. 300 peintures réalisées entre 1919 et 2001. On pourrait réduire son travail à une imagerie. Des jeunes femmes nubiles représentées dans des positions ambiguës. Mais ce qui se joue dans ses œuvres est beaucoup plus complexe et engage le sens profond de l’art et de l’homme. Cette exploration, il le formule dans une lettre à sa première femme, parlant de son projet : « Je veux y mettre beaucoup, beaucoup de choses, de la tendresse, de la nostalgie enfantine, du rêve, de l’amour, de la mort, de la cruauté, du crime, de la violence, des cris de haine, des rugissements et des larmes ! Tout cela, tout ce qui est caché au fond de nous-mêmes, une image de tous les éléments essentiels de l’être humain dépouillé de sa croûte épaisse de lâche hypocrisie !. »


Exposition : Balthus, du 2 septembre 2018 au 1er janvier 2019 à la Fondation Beyeler (Bâle en Suisse). Et en février 2019, au Museo Nacional Thyssen-Bornemisza (Madrid)
Textes lus par Lara Bruhl
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