De son vivant, au XIXe siècle, ce peintre et caricaturiste connaît un succès indéniable. A la fin de sa vie, François Auguste Biard tombe dans l'oubli. Il est pourtant l'auteur d'œuvres de voyages saisissantes. Et notamment ce qui est probablement la première peinture représentant une aurore boréale
- Gérard Audinet Directeur des Maisons de Victor Hugo, Paris / Guernesey
- Vincent Gille conservateur du patrimoine à la Maison de Victor Hugo
Réouverture des Maisons de Victor Hugo et de l'exposition " François Auguste Biard, peintre voyageur".
François Auguste Biard, ce nom qui vous est peut être inconnu, fut un peintre populaire dans la première moitié du XIXe siècle. Sa tête ronde, immortalisée par Camille Corot, s’enflammait de désirs contradictoires qui composèrent comme au gré des vents une œuvre diverse caractéristique des situations qui agitaient son époque.
Adolescent, il choisit la voie ecclésiastique et il est devient dessinateur en papier peint. Il se réoriente pour devenir artiste et le voici officier de marine. Le destin le fait disparaitre en 1827 après avoir participé à des combats navals et le voici ressuscité à Marseille en 1828. Après avoir rassuré sa famille lyonnaise il décide de s’installer à Paris et se retrouve à Londres .
On lui recommande d’aller en Ecosse, il visite l’Allemagne. Il s’établit finalement à Paris en 1835 son travail de peintre rencontre un certain succès, il expose au salon et est apprécié par le public et l’amour couronne sa réussite. Enfin stabilisé, il fonde une famille avec Léonie d’Aunet. Quelques mois tard voici le couple parti en expédition vers le grand Nord. Lui ramène tableaux et esquisses de cette expédition lapone et elle, le titre de première femme au Spitzberg.
Alors au seuil de la gloire, un enfant vient couronner la paix de ce couple réussi, c’est donc le moment de se séparer et de partager un épisode qui le rendra célèbre, le constat d’adultère qui immortalisera la longue liaison de son épouse avec Victor Hugo.
Les affaires vont moins bien, ruiné, il décide de s’installer dans une maisonnette à Fontainebleau pour y finir sa vie, mais, sur un nouveau coup de tête, il part au Brésil. Succès, commandes, il ne rêve que d’espaces sauvages et d’Indiens. Il explore l’Amazonie et affaibli décide de rentrer en Europe. Le voici donc à New York puis devant les chutes du Niagara. Retour à une vie modeste, il renonce à l’aventure au voyage et au plaisir, le voici à nouveau marié et père de nouveaux enfants.
L’histoire et la gloire l’avaient abandonné et voici qu’il réapparait aujourd’hui, comme en majesté à la maison Victor Hugo.
Pour parler de cet artiste singulier François Auguste Biard, qui aurait pu être aimé pour ses grands paysages et ses scènes ensauvagées, lui qui faisait de la peinture religieuse à l’heure du néoclassicisme, peignait des ours blancs quand Delacroix dessinait des lions d’Afrique, qui fit des œuvres engagées pour les aliénés, les exclus et contre l’esclavage, alors que le public ne s’entichait que de ses œuvres anecdotiques et humoristiques. Pour parler de ces contradictions, je reçois aujourd’hui Gérard Audinet directeur des Maisons de Victor Hugo et Vincent Gille commissaire de l’exposition : François Auguste Biard, peintre et voyageur…
Chargée de recherche Maurine Roy
Textes lus par Emmanuel Lemire
Musiques diffusées :
- Goldengrove par Jacaszek - Label : Ghostly International
- The Bit par Aidan Baker - Label : Gizeh Records
- The Boat Was My Friend par Svarte Greiner - Label : Morr Music
- Motion par Goldmund - Label : Ghostly International
- Kalimba Sketch par The Green Kingdom - Label : Air Texture
- Mourir un peu par Francis Dhomont - Label : Empreintes DIGITALes
En partenariat avec BeauxArts Magazine.
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