Un chantier audacieux.
- Honoré Tchatchouang Ngoupeyou Responsable des affaires culturelles du programme de la Route des chefferies (Cameroun)
- Éric de Chassey Historien de l'art, directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), ancien directeur de la Villa Médicis.
- Yves Le Fur Directeur du patrimoine et des collections du musée du quai Branly, spécialiste d’arts premiers
Aujourd’hui nous abordons une immense question qui vient d’être soulevée et qui ébranle l’ensemble du monde de l’art. Il s’agit de la restitution du patrimoine africain français (et sans doute que ça va aller bien au-delà). En effet, le 28 novembre 2017, dans l’amphithéâtre de l’Université de Ouaga I, le président Macron fit un discours de rupture, proposant de procéder à des restitutions d’œuvres des collections publiques françaises en faveur du patrimoine africain, en Afrique, considérant que le continent avait était spolié. Cette proposition partait d’un constat simple : 90% du patrimoine d’Afrique subsaharienne est conservé aujourd’hui hors du continent. Et la jeunesse africaine est séparée de la fécondité de sa propre culture. Cette déclaration fut un choc formidable. Un rapport très fouillé a été demandé à deux universitaires de haut niveau : Bénédicte Savoy, professeur d’Histoire de l’art à l’Université technique de Berlin, titulaire de la chaire d’histoire culturelle au Collège de France et Felwine Sarr, professeur d’économie à l’Université Saint-Louis du Sénégal et auteur de nombreux livres sur la culture et les mutations de l’Afrique.
Le livre issu de ce rapport, qui vient de paraître au Seuil, est écrit avec soin. Fruit de recherches et de consultations sérieuses, il est passionnant, il est emporté, on le jugera de parti-pris ou pas, mais il y a une vraie qualité de travail et ses conclusions vont être débattues ici. Le président Macron a-t-il ouvert une boîte de Pandore, qui videra une grande partie des musées occidentaux de leurs contenus au nom des cultures locales qui ont été spoliées ? Ou a-t-il ouvert une brèche salubre dans nos bonnes consciences et posé les fondements d’une nouvelle relationnalité selon une philosophie universaliste inspirée des Lumières, c’est ce dont nous allons débattre avec des invités de haut niveau. Honoré Tchatchouang Ngoupeyou, responsable des affaires culturelles du programme de la Route des chefferies (Cameroun), Eric de Chassey, Directeur général de l' Institut national d'histoire de l'art (INHA) et Yves Le Fur, directeur du patrimoine et des collections au musée du quai Branly - Jacques Chirac.
Textes lus par Elodie Huber
Discours d'Emmanuel Macron à Ougadougou
Le rapport Restituer le patrimoine africain de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr en ligne
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