Pour comprendre ou dépasser cette relation entre créativité et troubles mentaux, trois écrivains Christian Berst Raphael Gaillard et Matthieu Dhennin sont réunis pour en débattre
- Christian Berst collectionneur d’art brut et galeriste
- Raphaël Gaillard Professeur de psychiatrie à l'Université Paris-Descartes et responsable du pôle psychiatrie de l'hôpital Saint-Anne
Au fond ce que nous attendons de l’art c’est de nous permettre de nous rapprocher de la beauté sans doute mais encore plus de l’humain, de ce que nous sommes profondément.
Or, trois livres, trois auteurs, sont réunis aujourd’hui dans notre émission pour nous donner trois angles qui nous permettraient d’observer l’essence même de ce qu’est la création d’un univers plastique, artistique, et d’en mesurer l’essentialité, c’est-à-dire la manière dont ces œuvres sont, ou ne sont pas, profondément ancrées dans et révélatrices de ce que nous sommes.
Le premier de ces ouvrages, publié par le spécialiste et galeriste Christian Berst, s’appelle Le livre des livres Art brut et rassemble 60 extraits de cahiers créés, ornés et enluminés par des créateurs, visionnaires, mystiques, artistes qui sont des grandes figures de l’art brut. Ces œuvres n’étaient pour la plupart pas faites pour être partagées mais pour recueillir et donner une forme à des obsessions, des visions, des passions.
Le second est un roman historique écrit par Matthieu Dhennin aux éditions Michel de Maule qui permet de découvrir un des artistes les plus fascinants de l’histoire le fameux Opicinus de Canistris qui, au début du XIVe siècle, réalisa des cartes à la fois biographiques-psychiques, géographiques et visionnaires que les historiens ne découvrirent qu’au début du XXe siècle et qui sont stupéfiantes de beauté et de complexité.
Le troisième de ces ouvrages est écrit par l’écrivain et psychiatre Raphael Gaillard et explore dans un texte passionnant le lien entre folie et créativité. Le livre publié chez Grasset fait de ce lien une caractéristique fondamentale de ce qu’est homo sapiens sapiens et associe notre vulnérabilité psychique à notre génétique. Il reprend pour titre "Un coup de hache dans la tête" le mot de Diderot qui écrivit : « les grands artistes ont un petit coup de hache dans la tête ». Mais précisons tout de suite et nous le verrons il ne s’agit pas d’un point de vue positiviste qui conduirait à écrire par exemple que Van Gogh est un génie parce qu’il est fou ?
Lecture des textes : Johanna Nizard
Musiques et textes diffusés :
EDMUND FINNIS – (DANIEL PIORO) - Elsewhere - pour violon solo + texte : Christian Berst Tribune the art newspaper Juillet 2019
DANIEL AVERY - Spring 27+ texte : Christian Berst
BRIAN CHASE - Crystal drone + texte : Raphaël Gaillard Un coup de hache dans la tête
RE - Lasers, tracers, radar drones + texte : Artaud
ELIANE RADIGUE – (RHODRI DAVIES) - Occam I - pour harpe + texte : Raphaël Gaillard Un coup de hache dans la tête
ELIANE RADIGUE – (CAROL ROBINSON) - Occam III - pour birbyné + texte : Rilke
MARCO STROPPA - Ossia (Seven strophes for a Literary drone) : 1. Hushed, hunching. Tralucido - pour trio avec piano + texte : Matthieu Dhennin Opicinus: Itinéraire d'un illuminé de Pavie à Avignon
BRIAN CHASE - Romancing the drone + Texte : Sylvain Piron Dialectique du monstre
Chargée de recherche : Maurine Roy
En partenariat avec Beaux Arts Magazine.
L'équipe
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