Peter Bruegel, anthromorphiste de la nature

Il s’appelle Peter Bruegel. Il a vécu au XVIe siècle en Flandres pendant une période des plus troubles de l’Europe, les guerres de religion, l’Inquisition, les massacres des protestants par Philippe II.

Il est l’une des figures les plus célèbres singulières et énigmatiques de l’art occidental. Vous avez comme moi l’impression de connaître ses paysages d’hiver, ses scènes paysannes ou sa tour de Babel.

Les œuvres de Jérôme Bosch ont fait l'objet spécial de ses études. A son tour, Bruegel fait beaucoup de diableries et de sujets comique, si bien qu'on le surnomme "Pierre Le Drôle". Au cours de ses voyages, il fait de nombreuses vues d'après nature. On disait de lui qu'en traversant les Alpes, il avait avalé les monts et les rocs pour les vomir à son retour, sur des toiles et des tableaux.  

Peter Bruegel dit Bruegel l’ancien, Bruegel le drôle ou Bruegel le docte, est-il le premier qui a donné au paysage son autonomie comme on me l’enseignait autrefois ? Ou au contraire celui qui a installé dans l’image des pièges, des machineries, des sous-entendus qui permettraient de dire comme je l’ai lu dans le livre qui nous réunit aujourd’hui : "Il n’y a pas de Paysages chez Bruegel mais des machines picturales pour former l’œil intérieur d’une époque".

À l'occasion du 450e anniversaire du décès de Pieter Brueghel l'Ancien, le Kunsthistorisches Museum Vienne organise la première grande exposition monographique au monde sur l'œuvre de cet artiste d'exception (2 oct 2018 au 13 janvier 2019).

Textes lus par Olivier Martinaud

Première diffusion le 11/11/2018