Quand l'art brut résonne avec les contes de Perrault

Bill Traylor, Little Girl in Red. Hirschl & Adler Modern
Bill Traylor, Little Girl in Red. Hirschl & Adler Modern - Photo © Hirschl & Adler Modern, New York
Bill Traylor, Little Girl in Red. Hirschl & Adler Modern - Photo © Hirschl & Adler Modern, New York
Bill Traylor, Little Girl in Red. Hirschl & Adler Modern - Photo © Hirschl & Adler Modern, New York
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Osmose et dialogue entre deux territoires artistiques.

Avec
  • Bruno Decharme Réalisateur, collectionneur d’Art Brut
  • Bernadette Bricout Professeur de littérature orale et chargée de mission « Cultures du Monde » de l’Université Paris Diderot

En ce début d’année alors que nous avons bien besoin que des fées se penchent sur nos berceaux, je voudrai célébrer une rencontre, une rencontre exceptionnellement réussie qui vient d’avoir lieu entre le grand fabuliste du XVIIe siècle Charles Perrault et les créateurs que l’on réunit parfois sous le nom insatisfaisant d’art brut. Ce sont les singuliers, ceux qui séparés des grands mouvements qui leur sont contemporains, inventent des mondes stupéfiants, douloureux ou merveilleux et construisent avec des moyens précaires une réalité autre à laquelle nous n’avons ordinairement pas accès.

Le livre publié par les éditions Diane de Selliers présente l’intégralité des onze contes de Charles Perrault, il est intitulé Les contes de Perrault illustrés par l'art brut. Trois contes en vers, publiés en 1694, et huit contes en prose, connus sous le nom des Contes de ma mère l’Oye ou Histoires ou Contes du temps passé avec des moralités. Pour ce nouveau livre les œuvres de 84 artistes de toutes nationalités et de différentes époques du XIXe à, à peu près aujourd’hui, ont été associées avec une précision minutieuse en regard de ces contes. La surprise est qu’incontestablement ces récits d’origine populaire et ces créateurs se rejoignent d’une manière étrange, comme s’ils avaient la même origine psychique. Il est impossible une fois la page tournée qui évoque tel prince ou telle fée ou telle bergère de continuer la lecture sans avoir en tête cette apparition qui demeure l’accompagnatrice définitive des images mentales que le texte fait surgir.

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Pour nous, c’est l’occasion de nous interroger sur ces artistes singuliers dans leur relation avec notre culture plus ou trop académique, d’observer comment ils la revivifient. C’est aussi l’occasion d’évoquer la personnalité de Charles Perrault dont l’importance historique à Versailles, à l’académie ou dans les querelles littéraires du règne de Louis XIV, déborde sa célébrité actuelle plus étroitement liée à ces fables.

Jimmy Lee Sudduth, Sans titre. abcd, collection Bruno Decharme
Jimmy Lee Sudduth, Sans titre. abcd, collection Bruno Decharme
- Photo © Nicolas Du Pasquier
Dominique Théate, Sans titre.
Dominique Théate, Sans titre.
- Courtesy Christian Berst art brut, Paris
Martha Grünenwaldt, Sans titre, sans date, crayon de couleur sur carton, 32,7 × 50,2 cm, abcd, collection Bruno Decharme
Martha Grünenwaldt, Sans titre, sans date, crayon de couleur sur carton, 32,7 × 50,2 cm, abcd, collection Bruno Decharme
- © Nicolas Du Pasquier
Ted Gordon, Sans titre, numéro d’inventaire cab-8299. Collection de l’Art Brut, Lausanne.
Ted Gordon, Sans titre, numéro d’inventaire cab-8299. Collection de l’Art Brut, Lausanne.
- Claudine Garcia, Atelier de numérisation – Ville de Lausanne

Lecture des textes : Hélène Lausseur

Chargée de recherche : Maurine Roy

Musiques diffusées :

  • Puzzle - Michel PASCAL
  • Stillness Soundtracks II - Machinefabriek
  • Opening - David Garrett 
  • Des mains insomniaques conduiront le coupé rouge - Denis Dufour

En partenariat avec BeauxArts Magazine.

Nouvelle écoute de cette émission diffusée le 10/01/2021

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