

Puissantes sources d’inspiration de l’univers romantique, les gouffres excitent l’imagination des artistes et offrent aux regardeurs des frissons.
- Gaëlle Rio Commissaire d'exposition et directrice du musée de la Vie romantique
- Clément Mao-Takacs
Alors que le vent furieux de l’histoire passe sur l’Europe, alors que la révolution française, puis les chevauchées napoléoniennes agitent un voile sanglant et lyrique sur les âmes et les corps, alors qu’un monde pastorale va disparaître dans les brasiers des forges de la société industrielle naissante, un goût curieux, dès la fin du XVIIIe siècle, ébroue la brosse des peintres. Le sublime. Le plaisir des gouffres, l’effroi qui excite l’imagination et transmet un délicieux frisson aux regardeurs. Burke, Kant, Schelling ont décrit ce sentiment où la puissance des manifestations de la nature donne à l’homme sa juste proportion, infime et impuissante et ce spectacle saisissant emporte dans sa force l’admiration et la sensation.



Un sujet, alors que la puissance maritime française décline, après la mort du Bailli de Suffren, après Trafalgar et avant la vapeur qui va apparaître, exprime cette fascination, c’est la tempête. La tempête, cette soeur fauve de la bataille, comme le dit Victor Hugo. Tempêtes et naufrages est le thème de l’exposition du musée de la Vie romantique à Paris qui va s’ouvrir dans quelques heures et qui réunit dans cette période romantique des chefs-d’œuvre sur ce thème.

Alors, que les artistes veulent-ils signifier avec ce sujet qui s’impose à cette période ? Trouvent-ils dans les agitations de la matière les sources de l’art moderne ? Y décrivent-ils les tourments de l’âme, le souffle de l’inspiration, le déchainement des passions ?

Lecture des textes : Michaël Cohen
Chargée de recherche : Maurine Roy
En partenariat avec BeauxArts Magazine
Nouvelle écoute de cette émission diffusée le 02/05/2021
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