Un étranger nommé Picasso 1/2 : Regarder le monde avec les yeux de Picasso

Pablo Picasso à Montmartre en 1904.(Collection du Musée Picasso).
Pablo Picasso à Montmartre en 1904.(Collection du Musée Picasso). ©Getty - Heritage Images
Pablo Picasso à Montmartre en 1904.(Collection du Musée Picasso). ©Getty - Heritage Images
Pablo Picasso à Montmartre en 1904.(Collection du Musée Picasso). ©Getty - Heritage Images
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Une enquête éblouissante sur les coulisses de la gloire de Picasso, cet émigré espagnol immédiatement suspect dès son arrivée à Paris en 1901 alors que la France s’effraie des anarchistes et des étrangers. Le livre d'Annie Cohen-Solal retrace la vie de précaire et d'invisible de Picasso l'étranger.

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Annie Cohen-Solal signe un livre sur Picasso avec un angle inédit et passionnant, Un étranger nommé Picasso (Fayard) qui interroge le rapport de la France avec ce génie qu'était Picasso et qui avait choisi la France dès 1901 pour vivre et créer.

Une vie de misère et de mépris

"Je pense que Picasso c'est un tout", dit l'autrice qui cherchait une unité qu'elle ne trouvait pas à travers les multiples expositions qui compartimentaient la vie et l'œuvre de l'artiste. "Quand il arrive à Paris, Picasso sait qu'il est un génie et il est accueilli comme un métèque", rappelle Annie Cohen-Solal. On le considère comme un anarchiste espagnol, la police le surveille comme un étranger dangereux. La preuve, il peint des saltimbanques, des marginaux, rien qui inspire confiance. Puis c'est le cubisme, un art qui évoque l’Allemagne, qui défie le bon goût français et qui est défendu par Daniel-Henry Kahnweiler ou Carl Einstein.

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En travaillant sur la correspondance de Picasso, Annie Cohen-Solal voit sa grande pauvreté et surtout la pudeur autour de cette misère, pour laquelle il n'y a aucun apitoiement.

La France se refuse à lui

Le grand pays dont les maîtres du 20e siècle s’appellent, parmi d’autres, Miró, Brâncuși, Dali, Brauner, Wols, Max Ernst ou encore Apollinaire ou Ghérasim Luca, cette France, enrichie de ces talents venus d’ailleurs, refusera, au grand monstre de la peinture du 20e siècle, la nationalité française.

Mais Picasso qui sort de la misère absolue des séjours voyages parisiens devient la figure majeure que le monde, les Américains, les Russes acquièrent à prix d’or. Il faudra pourtant attendre 1951 pour qu’un premier tableau soit acheté par le Musée national d’art moderne. Quarante ans après les Russes, et après avoir refusé le don des Demoiselles d’Avignon au Louvre.

Retrouvez la suite de l'entretien avec Annie Cohen-Solal autour de son livre Un étranger nommé Picasso (Fayard)

L'Invité(e) des Matins
49 min

Chargée de recherche : Maurine Roy. En partenariat avec BeauxArts Magazine

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