Rediffusion du 08/03/2012
de Christian Rosset et Nathalie Battus
Nous voici de retour dans le terrain vague, ce lieu un peu accidenté où l’on se retrouve pour accomplir des actes singuliers, comme échanger des souvenirs. Nos mémoires ne cessent de s’effilocher, mais restent vives, n’en déplaise au Docteur Alzheimer. En ce lieu rêvé, on joue avec les mots qui sont sur le bout de nos langues, afin de projeter des images dans le monde sonore. On tente de rattraper ce qui fuit. Le théâtre de la mémoire finit par se confondre avec ce désert du bout du monde où vit le Concombre masqué de Mandryka. Il faut fouiller dans le sable hallucinogène pour retrouver des bribes de récits perdus.
En ce lieu, des éclairs, des flashes traversent les hôtes de passage. Mais, s’ils se remémorent, ils savent aussi que Pierre Boulez a fait jadis l’éloge de l’amnésie. Car, comme le notait ironiquement Maurice Roche : “sans mémoire, tout est nouveau”. Alors inutile de se leurrer sur l’impossible table rase, mieux vaut entretenir sa mémoire, même s’il faut la laisser s’éroder tranquillement et cultiver l’oubli. Et se la représenter, selon Augustin, en compagnie de ses deux sœurs : méditation et mélancolie.

En compagnie de :
Stéphane Bordarier , peintre, enregistré Galerie Jean Fournier lors de sa dernière exposition.
Étienne Lécroart , dessinateur, membre de l’Oubapo. Contes et décomptes (L’Association).
Fanny Michaëlis , dessinatrice. *Avant mon père aussi était un enfant * (ed. Cornélius).
Anne Parian , poète, écrivain. La chambre du milieu (POL).
Paul Louis Rossi , poète, écrivain. La mémoire absolue aurait pu être le titre d’un de ses nombreux ouvrages. À paraître : Les variations légendaires (Flammarion).
Ryoko Sekiguchi , poète, écrivain. Ce n’est pas un hasard , chronique japonaise (POL).
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