Claude Ollier, portrait à l’écoute

France Culture
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Par Christian Rosset

Nouveau montage d’une émission diffusée le 13 novembre 2000 dans le cadre de “Surpris par la nuit” .

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Claude Ollier dans le jardin de sa maison des Yvelines en compagnie d'une de ses petites filles
Claude Ollier dans le jardin de sa maison des Yvelines en compagnie d'une de ses petites filles

Ce second volet d’un diptyque composé à l’occasion des 90 ans de Claude Ollier est le remontage d’une émission de Surpris par la nuit (d’une durée initiale de 85’) diffusée sur l’antenne de France Culture le 13 novembre de l’an 2000. Cette émission avait le projet de faire le portrait d’un écrivain qui ne commenterait pas ses livres, mais se mettrait à l’écoute des sons, aussi bien ceux du dedans (la maison, mais aussi la voix intérieure, le souvenir) que ceux du dehors (proche ou lointain). Proposant un voyage dans le territoire de l’écoute qui serait aussi un voyage dans le temps, cette émission était composée de deux entretiens entrecroisés : l’un, alors très récent (à la toute fin de l’été 2000) l’autre plus ancien (au printemps 1989). Le fait d’enregistrer dans la maison de l’écrivain et non en studio n’était pas seulement motivé par des raisons pratiques il s’agissait aussi d’enregistrer, en contrepoint de la parole, les sons du lieu : des menus craquements des planchers (et autres sons proches du silence) à l’impressionnant grincement de la très vielle porte du garage d’ausculter méthodiquement avec un couple de micros la vie du lieu, ouvrant soudain les fenêtres pour capter au passage les événements du dehors, et achevant cette exploration par la traversée du jardin que l’auteur de Cahiers des fleurs et des fracas travaille longuement tous les matins avant de monter à sa table d’écriture. Cette matière avait été ensuite retravaillée en studio, musicalement. Ollier a écrit en ouverture d’un de ses livres les plus remarquables (Une histoire illisible, publié chez Flammarion en 1986) : “La maison avait un corps. Elle avait des mains, des yeux. Elle avait un souffle." Le projet de ce portrait est de composer concrètement l’équivalent d’un tel corps, avec les moyens de la création radiophonique.

Claude Ollier, Rabat (Maroc), 1982
Claude Ollier, Rabat (Maroc), 1982

Avec Claude Ollier

Textes lus par Marie Dollé , Dominique Fourcade , Alain Veinstein et Virginie Vincienne .

Équipe de réalisation de la version intégrale : Philippe Bredin et Lionel Quantin .

Remontage : Nathalie Battus et Christian Rosset .