La petite boutique d'Orson Welles

Orson Welles
Orson Welles ©Getty -  Central Press
Orson Welles ©Getty - Central Press
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Welles détestait qu'on le qualifie de génie. On ne doit jamais oublier sa définition du cinéma : "Un film, c’est 10% d’inspiration et 90% de transpiration". Sa vie est un éloge permanent du travail artistique. Welles ne cessait jamais de créer.

« Orson Welles est une manière de géant au regard enfantin, un arbre bourré d’oiseaux et d’ombre, un chien qui a cassé sa chaîne et se couche sur les plates-bandes, un paresseux actif, un fou sage, une solitude entourée de monde, un étudiant qui dort en classe, un stratège qui fait semblant d’être ivre quand il veut qu’on lui foute la paix. Il semble avoir employé mieux que personne l’allure nonchalante de la véritable force qui feint d’être à la dérive et se dirige d’un œil entrouvert »

Dans ce texte de 1950 où il rend hommage à son ami, Jean Cocteau essaie de cerner l’ogre le plus magnifique de l’histoire du cinéma : Orson Welles, qui réinventa le cinéma parlant en 1940 avec Citizen Kane  comme David W. Griffith le fit, vingt-cinq ans plus tôt pour le cinéma muet avec Naissance d’une nation . « Tous les cinéaste savent qu’ils doivent tout à ces deux-là  » dixit Godard.

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« Génie » est un mot que Welles détestait : il rappelait trop les facilités et les talents que Welles possédait en abondance dès l’enfance et qui fit de lui, dès les années 1930, un prodige du théâtre et de la radio. Il masquait le parcours cinématographique plein d’épreuves qui fut le sien, celui d’un cinéaste obsessionnel, auteur contrarié, souvent en conflit avec le système hollywoodien. On ne doit jamais oublier sa définition du cinéma : « Un film, c’est 10% d’inspiration et 90% de transpiration  ». La vie d’Orson Welles est un éloge permanent du travail artistique. Welles ne cessait jamais de créer. ..

Au-delà de l’image encombrante du wonder boy  de Citizen Kane , La petite boutique d’Orson Welles  veut donc faire entendre ce Welles au travail. Accompagné d’archives cinématographiques et radiophoniques, de lectures (extraits du journal de tournage d’Othello  lu par Mathieu Amalric) certains collaborateurs du cinéaste, des critiques et historiens du cinéma expliquent la méthode Welles, plutôt son absence de méthode, sa signature, un work in progress  permanent, une leçon de cinéma éblouissante…

Frédéric Bas

Invités

Jean-Pierre Berthomé et François Thomas, auteurs de Welles au travail , Cahiers du cinéma, 2006.

Yves Deschamps, monteur qui a travaillé avec Orson Welles sur un de ses derniers projets The Other Side of the Wind  (1970-1972)

Nicolas Saada, réalisateur, ex-critique aux Cahiers du cinéma .

Jean-Baptiste Thoret, critique et producteur à France-Inter (Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert )

Lectures  : Mathieu Amalric

Rediffusion Surpris par la nuit du 28 février 2007

Une émission de Frédéric Bas. Réalisation : Manoushak Fashahi

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