L’agriculture, passion politique

Jacques Chirac lors d'une de ses visites rituelles au Salon de l'agriculture, en 1998
Jacques Chirac lors d'une de ses visites rituelles au Salon de l'agriculture, en 1998 ©AFP - GERARD FOUET
Jacques Chirac lors d'une de ses visites rituelles au Salon de l'agriculture, en 1998 ©AFP - GERARD FOUET
Jacques Chirac lors d'une de ses visites rituelles au Salon de l'agriculture, en 1998 ©AFP - GERARD FOUET
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Dans une France encore marquée par son imaginaire rural, la visite rituelle au Salon de l'agriculture demeure un passage obligé pour tout responsable politique. Mais quel est aujourd'hui le poids du vote des agriculteurs ? Et comment expliquer chez eux l'abstention ou la montée du vote FN ?

Avec
  • Karine Daniel Députée socialiste de la 3e circonscription de Loire-Atlantique, membre de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, spécialiste des questions agricoles
  • Jean-Marc Touzard Directeur de recherche à l’INRA, économiste spécialiste des innovations pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique
  • Christiane Lambert Présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA)

Chaque année, et surtout lorsqu’une échéance présidentielle s’annonce, ils viennent tous lui rendre visite au salon de l’agriculture. Comme un passage obligé, comme un hommage à une matriarche qui vous aurait élevé et sans laquelle qui vous ne pouvez rêver d’atteindre les hautes sphères de l’Etat. Ils craignent ses colères, sont à son chevet pour la consoler ou la rassurer, de plus en plus souvent en vain.

Le monde agricole et la politique entretiennent depuis toujours en France de rapports étroits, complexes, d’autant plus étonnants que les paysans ne constituent aujourd’hui plus qu’une partie infime de la population active – environ 3%.

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Peut-être parce que l’agriculture porte en elle un imaginaire typiquement national. Les différents récits politiques qui ponctuent l’histoire de France accordent une place essentielle à la mythologie du village – de Colombey-les-Deux-Eglises à l’affiche de François Mitterrand sur la force tranquille lors de la campagne de 1981, sans oublier les références nombreuses de Jacques Chirac, la superstar du monde agricole, ou de François Hollande aux villages corréziens. Ces images d’Epinal comptent mais elles ne font pas tout.

En dépit de son poids humain limité, le monde agricole demeure un enjeu économique et social majeur pour la France, qui explique la défense forcenée de la PAC par les gouvernements de tous bords, et que la crise agricole a rendu plus criante.

Enfin au-delà des agriculteurs, le monde rural est un enjeu électoral essentiel pour les candidats qui savent l’effet d’entraînement de cette France profonde dans une campagne électorale.

Pour toutes ces raisons, l’agriculture compte, mais comment organise-t-elle-ses rapports avec la vie politique ? Quels sont les institutions et les lieux où se jouent ces relations ? Comment le monde rural et politique vote-t-il et quelles conséquences la crise structurelle qu’il traverse a-t-elle sur leurs conceptions politiques ?

Ce sont les questions que nous posons à nos invités dans cet Atelier du pouvoir enregistré en public depuis le stand de la Mutuelle Sociale Agricole au Salon de l'Agriculture.

Jean-Marc Touzard et Christiane Lambert, aux côtés de Vincent Martigny et Thomas Wieder sur le stand MSA du Salon de l'agriculture
Jean-Marc Touzard et Christiane Lambert, aux côtés de Vincent Martigny et Thomas Wieder sur le stand MSA du Salon de l'agriculture
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